La Banque africaine de développement stimule l'innovation pour intensifier l'adaptation aux changement climatiques

31 Mai 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

(À partir de la gauche) Kevin Kariuki, vice-président de la Banque africaine de développement, Charles Nhemachena, directeur régional pour l'Afrique par intérim du Centre mondial pour l'adaptation (GCA), Anthony Nyong, directeur à la Banque africaine de développement, et Gareth Phillips, responsable à la Banque africaine de développement, lors d'une session sur le Mécanisme des bénéfices de l'adaptation.

Des approches et des solutions innovantes seront essentielles pour intensifier les efforts d'adaptation sur le continent africain. Cela inclut le Mécanisme des bénéfices de l'adaptation soutenu par la Banque africaine de développement et le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique, une initiative conjointe de la banque et du Centre mondial pour l'adaptation.

Cela a été clairement exprimé lors d'une table ronde organisée le 26 mai par la Banque africaine de développement dans le cadre de ses Assemblées annuelles 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte. Le groupe d'experts qui participaient à la table ronde a souligné le besoin urgent pour l'Afrique de mettre en oeuvre des mesures pour stimuler l'adaptation aux changements climatiques, tout en relevant un certain nombre d'obstacles, notamment la difficulté de mesurer et de monétiser les efforts d'adaptation.

Parmi les intervenants figuraient des représentants de la Banque africaine de développement, des partenaires au développement et des bénéficiaires.

Ouvrant les débats, le vice-président de la Banque africaine de développement chargé de l'Électricité, de l'Énergie, du Climat et de la Croissance verte, Kevin Kariuki, a déclaré que les investissements climatiques favorisent l'atténuation des effets des changements climatiques au détriment de l'adaptation, ce qui n'est pas à l'avantage de l'Afrique.

M. Kariuki a déclaré : « De nombreux projets d'adaptation sont à petite échelle et spécifiques au contexte. Les micros, petites et moyennes entreprises qui pourraient mettre en oeuvre ces projets ne sont pas en mesure d'accéder aux fonds privés internationaux parce qu'elles manquent de garanties ou de l'expertise nécessaire pour les solliciter ».

Les projets d'adaptation aux changements climatiques génèrent généralement peu de liquidités, bien qu'ils fournissent des biens publics difficiles à monétiser. « La communauté des bailleurs de fonds a cherché des indicateurs de l'adaptation pour stimuler l'efficacité et renforcer le soutien, malheureusement, les indicateurs de l'adaptation n'existent pas aujourd'hui », a ajouté M. Kariuki.

Dans le cadre du Mécanisme des bénéfices de l'adaptation, les partenaires au développement, les consommateurs, les fonds et les philanthropes signeront des accords d'achat pour des bénéfices de l'adaptation certifiés. Les développeurs de projets les utiliseront comme garantie pour lever des fonds auprès du secteur privé, qu'il s'agisse de prêts, de capitaux ou de contributions en nature.

Les projets du Mécanisme des bénéfices de l'adaptation intégreront également une méthodologie approuvée définissant les bénéfices attendus de l'adaptation et permettant la certification des résultats qui conduisent à la réalisation des impacts souhaités. Le programme a été lancé dans une phase pilote en 2019, et deux projets pilotes sont en cours de mise en oeuvre : un pour le cacao résilient aux changements climatiques en Côte d'Ivoire, et un autre pour des barrages à déploiement rapide pour contrer les inondations à Lagos, au Nigéria.

Soulignant que la banque compte un certain nombre d'initiatives d'adaptation qui sont prêtes à recevoir des contributions, le responsable de la Division du financement du climat et de l'environnement à la Banque africaine de développement, Gareth Phillips, a déclaré que la banque s'efforçait de lever jusqu'à 50 millions de dollars de financement pour capitaliser un nouveau fonds, provisoirement nommé « Fonds africain des bénéfices de l'adaptation », qui devrait être lancé lors de la prochaine Conférence internationale sur le climat (COP28), en novembre prochain. Les fonds serviront à acheter des bénéfices de l'adaptation certifiés pour lancer le Mécanisme des bénéfices de l'adaptation et fourniront également une assistance technique et un soutien au fonctionnement du Comité exécutif du mécanisme et à la mise en place d'un secrétariat.

Charles Nhemachena, directeur régional par intérim pour l'Afrique du Centre mondial pour l'adaptation, a déclaré que le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique s'emploie à mobiliser 25 milliards de dollars sur cinq ans afin d'accélérer et d'intensifier les mesures d'adaptation aux changements climatiques sur l'ensemble du continent africain. Il a déclaré qu'au cours des deux dernières années, le programme avait « influé sur plus de 5 milliards de dollars d'investissements en aval qui avaient été soutenus par la facilité en amont ». À titre d'exemple, le projet portuaire de Banjul, en Gambie, financé par la Banque africaine de développement, pour lequel le mécanisme a permis de tester les risques climatiques en amont.

Parmi les partenaires au développement et les bénéficiaires des initiatives de la Banque africaine de développement visant à stimuler l'adaptation aux changements climatiques figuraient Daouda Ndiaye, responsable des changements climatiques et de l'environnement à la Banque islamique de développement et membre du comité exécutif du Mécanisme des bénéfices de l'adaptation ; Phil Stevens, administrateur suppléant du Royaume-Uni au Conseil d'administration de la Banque africaine de développement ; Adama Kone, administrateur de la Banque africaine de développement pour la Côte d'Ivoire et Margaret Kuhlow, sous-secrétaire adjointe au Trésor des États-Unis.

M. Stevens a déclaré que le nouveau Guichet d'action climatique du Fonds africain de développement - chargé des prêts concessionnels de la Banque - avait créé une opportunité pour les investisseurs privés de canaliser des fonds pour l'adaptation aux changements climatiques.

Lors des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, le Royaume-Uni a annoncé le lancement de deux projets dans le cadre de son programme de garantie « Room to Run », une garantie de 2 milliards de dollars accordée à la banque. Cette garantie permettra à la banque de fournir 2 milliards de dollars supplémentaires de financement climatique à l'Afrique d'ici 2027, avec une répartition à 50-50 entre l'adaptation aux changements climatiques et l'atténuation.

Mme Kuhlow a déclaré que les gens pensent généralement à l'énergie lorsqu'ils entendent le mot « climat », mais que dans de nombreuses régions du monde, le climat est synonyme d'eau : trop ou pas assez. Elle a indiqué que les États-Unis sont engagés en faveur du programme de l'adaptation, leurs efforts en Afrique étant canalisés par la Banque africaine de développement à travers le Fonds africain de développement.

Mme Kuhlow a expliqué que l'administration du président américain Joe Biden avait lancé le Plan présidentiel d'urgence pour l'adaptation et la résilience (PREPARE) dont l'objectif est de porter assistance à 500 millions de personnes parmi les plus vulnérables au monde. Elle a ajouté que l'administration Biden s'était également engagée à soutenir le Mécanisme des bénéfices de l'adaptation dans son budget 2023-2024.

La Banque africaine de développement est une pionnière parmi les banques multilatérales de développement mondiales en ce qui concerne la part de son financement climatique consacrée à l'adaptation aux changements climatiques. Le financement de la banque en faveur de l'adaptation aux changements climatiques est passé de 49 % en 2018 à 55 % en 2019 et à 63 % en 2020.

Les Assemblées annuelles 2023 du Groupe de la banque se sont déroulées du 22 au 26 mai.

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