Sénégal: Macky Sall lance un dialogue national pour apaiser les tensions politiques

Dialogue national (Photo d'archives)

Secoué par les tensions qui entourent le procès d'Ousmane Sonko, le Sénégal s'apprête à entamer un processus de dialogue national ce mercredi 31 mai. Mais entre rejet de l'opposition et incertitudes sur la teneur des débats, la portée réelle de ce dialogue national pose question.

Initialement prévu pour débuter mardi, c'est plutôt ce mercredi que va s'ouvrir, à partir de 16h, à la salle des banquets de la Présidence sénégalaise, le dialogue national voulu par Macky Sall. Il devra durer une quinzaine de jours.

Les assises devraient réunir, à en croire le gouvernement, des « représentants des acteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, des chefs religieux et coutumiers, des jeunes et des femmes, afin d'échanger et de bâtir des consensus sur des questions majeures relatives à la vie nationale et à l'avenir du pays ».

Et les sujets brûlants qui devraient pouvoir être abordés ne manquent pas. En tête de liste, la question du troisième mandat qui polarise toutes les attentions.

Tout comme la situation de la plupart des opposants qui sont frappés d'inéligibilité ou menacés de l'être, c'est le cas de Ousmane Sonko.

Il y a également la demande par l'opposition de suppression du système de parrainage en vigueur depuis 2019 et qui a empêché plusieurs candidats de participer aux dernières législatives.

Mais la nature des participants à ce dialogue fait douter légitimement de sa capacité à régler les problèmes actuels qui divisent les Sénégalais.

Le doute tient au fait que seule une partie de l'opposition a annoncé sa présence à ces assises.

Il y a le parti Taxawu Sénégal de l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, sous le coup d'une condamnation et qui pour l'instant, demeure inéligible en dépit de sa candidature déclarée à la Présidentielle de février 2024.

Le PDS de Karim Wade, fils de l'ancien Président Abdoulaye Wade, également inéligible pour 2024 a aussi annoncé sa participation.

Mais celui qui endosse depuis plusieurs mois le manteau de principal opposant, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, ne sera pas de la partie.

Pas plus que l'ancienne Première ministre, Aminata Touré, ou encore Déthié Fall.

Pour cette frange importante de l'opposition, le dialogue voulu par Macky Sall est un « deal » auquel elle ne souhaite pas prendre part.

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