Sénégal: Le pays face à un destin chaotique avec neuf morts de plus après le verdict contre Ousmane Sonko

Senegal heurts à Dakar après l’arrestation d’Ousmane Sonko (Photo d'archives)
2 Juin 2023
analyse

Suite à la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko pour corruption à la jeunesse face à la masseuse Adji Rabi Sarr, de violentes émeutes ont éclaté dans la quasi-totalité du pays ce 01 juin 2023.

Le ministre de l'intérieur, en réaction aux manifestations, fait état d'un bilan de neuf morts à Dakar et à Ziguinchor. Un décompte macabre qui s'ajoute aux 17 morts recensés lors des précédentes émeutes de mars 2021.

Jusque tard dans la soirée, le pays a sombré dans une situation critique poussant les jeunes à faire face aux Forces de Défense et de Sécurité (Fds) qui sont censées rétablir l'ordre.

Malheureusement, le Sénégal se retrouve au bord de la déchéance à cause d'un procès jugés injustement, selon une grande partie de l'opinion publique ainsi que des spécialistes du droit qui dénoncent un « relent politique ».

Le leader du Pastef Les Patriotes est acquitté des faits de viol et de menace de mort qui lui ont valu ce procès mais le juge a retenu le délit de « corruption à la jeunesse » accompagné d'une peine de deux ans d'emprisonnement ferme avec une lourde amende pécuniaire d'une valeur de 20 millions de Franc CFA.

Ainsi, de Dakar à Ziguinchor, en passant par Thiès, Mbour et Kaolack, de violents affrontements ont opposé FDS à une bonne partie de la jeunesse.

Ceci pour dire que cette situation devient de plus en plus compliquée et le risque de faire sombrer le pays dans le chaos se précise.

Cet état de fait était prévisible étant donné que le déroulé du procès ne s'est pas tenu justement, estiment partisans et sympathisants du leader de Pastef.

Dans une affaire que l'accusé a toujours qualifié de complot contre sa personne, il a bénéficié du soutien de la majeure partie des jeunes ainsi que la diaspora sénégalaise.

Deux entités fortes de la société sénégalaise qui manifestent une certaine détermination à faire face au régime de Macky Sall pour que leur leader ne soit pas « sacrifier » comme ce fut le cas d'autres figures de l'opposition comme Karim Wade et Khalifa Sall.

Après la publication du verdict qui, une fois appliquée, rend inéligible leur camarade, Yewwi Askan Wi dont Ousmane Sonko est membre de la Conférence des Leaders, réclame la démission pure et simple du Président Macky Sall. Cette coalition estime que la situation du pays est ingérable pour le chef de l'Etat sénégalais. « Il n'a plus les capacités de diriger le peuple », lit-on dans leur communiqué.

D'autres opposants non membres de cette coalition ont abondé dans le même sens.

Cependant, face à l'impasse dans laquelle se trouve le leader de Pastef « juridiquement » disqualifié de la présidentielle de 2024, ses avocats se réservent le droit de faire recours. Une possibilité qu'ils promettent d'aborder avec leur client actuellement en « résidence forcé » dans le quartier Cité Keur Gorgui de Dakar.

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