Il est temps de marcher avec le Zimbabwe, déclare le président de la Banque africaine de développement, lors d'une table ronde sur l'apurement des arriérés de la dette du pays

5 Juin 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Un Zimbabwe résilient renforcera les perspectives de croissance de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC)

Le Zimbabwe va engager des réformes et organiser des élections libres et équitables

Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a exhorté les partenaires au développement à « marcher avec » le Zimbabwe, le seul pays africain à vivre aujourd'hui sous le coup de sanctions économiques de ses créanciers.

C'était lors d'une table ronde sur les arriérés de dette du Zimbabwe, mercredi 24 mai, dans le cadre des Assemblées annuelles 2023 du Groupe de la Banque africaine de développement à Charm el-Cheikh, en Égypte. Au cours de la session, le gouvernement du Zimbabwe, dirigé par le président Emmerson Mnangagwa, a informé les gouverneurs du Groupe de la Banque des avancées de la plateforme de dialogue structuré en cours avec les créanciers et les partenaires au développement du pays.

Des représentants de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), du gouvernement sud-africain, du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), du Royaume-Uni, des États-Unis d'Amérique, de l'Union européenne, du Groupe de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), de la Suisse et des Nations unies, assistaient à l'événement.

Inviter le Zimbabwe à organiser une session sur son processus d'apurement des arriérés lors des Assemblées annuelles montre que « le dialogue est le meilleur moyen de résoudre les problèmes, en comprenant les différences et en comblant les divergences », a déclaré M Adesina.

Il a ajouté que l'objectif était de parvenir à une compréhension commune : « Nous nous engageons, nous écoutons et nous sommes des médiateurs honnêtes », a lancé M. Adesina aux participants.

Le gouvernement zimbabwéen a créé la plateforme de dialogue structuré en décembre 2022. L'objectif est d'institutionnaliser un dialogue structuré sur les réformes économiques et de gouvernance, pour soutenir le processus d'apurement des arriérés et de résolution de la dette. Le président Mnangagwa a invité M. Adesina à se faire le champion du processus, et l'ex-président mozambicain Joaquim Chissano à servir de facilitateur de haut niveau des dialogues.

Champion de l'apurement des arriérés de la dette du Zimbabwe, M. Adesina a souligné que le président Mnangagwa et son gouvernement étaient engagés dans le processus, ajoutant : « nous devons accompagner le Zimbabwe et aider le pays à entreprendre des réformes difficiles. »

Le président de la Banque africaine de développement a relevé les progrès économiques considérables enregistrés par le Zimbabwe en dépit de l'explosion de la pauvreté, du fardeau de la dette extérieure et d'un taux de chômage élevé. Il a toutefois souligné que les performances du pays avaient une incidence sur les perspectives de croissance économique de la sous-région de l'Afrique australe.

« Il est très important de tirer la Communauté de développement de l'Afrique australe vers le haut, or nous ne pouvons pas tirer la SADC vers le haut sans le Zimbabwe », a-t-il déclaré.

La zone de libre-échange continentale africaine représente la plus grande opportunité de l'Afrique aujourd'hui, a poursuivi M. Adesina, mais cette opportunité ne saurait se concrétiser sans « un Zimbabwe nouveau et résurgent. »

Le président Mnangagwa a remercié la Banque africaine de développement pour son invitation et a fait un exposé complet des réformes économiques, de gouvernance et foncières, que son gouvernement s'est engagé à mettre en oeuvre et a commencé à réaliser, dans le cadre du processus de dialogue structuré.

« Je tiens à réaffirmer que le gouvernement du Zimbabwe est résolu à apurer ses arriérés de dette en souffrance depuis longtemps et à renouer le dialogue avec les partenaires au développement et ses créanciers dans le monde », a souligné le président.

Il a ajouté : « La bonne gouvernance, l'État de droit, la transparence et la responsabilité poursuivent leur consolidation. Nous renforçons les institutions qui soutiennent la démocratie afin de garantir leur efficacité et leur efficience. »

M. Mnangagwa a indiqué que le Zimbabwe, autrefois le grenier du continent africain, a également atteint la suffisance alimentaire en matière de production de blé.

« Je suis heureux de souligner que le Zimbabwe est désormais en sécurité alimentaire. Nous sommes autosuffisants en matière de production de blé depuis 2022, ce qui nous permet d'économiser jusqu'à 300 millions de dollars par an, et il ne fait aucun doute [...] qu'au vu des chiffres de cet hiver, nous pourrions avoir des excédents de blé à vendre », a déclaré le président.

Le ministre des Finances et du Développement économique du Zimbabwe, Mthuli Ncube, a qualifié le fardeau de la dette de son pays d'albatros, tout en faisant observer que le dialogue avait rapproché le Zimbabwe et ses créanciers.

Constituée à 80 % d'arriérés, la dette colossale du Zimbabwe est devenue un obstacle redoutable aux efforts que le pays déploie pour poursuivre son développement social et économique, a indiqué M Chissano. Malgré cela, le pays possède « toutes les conditions naturelles et stratégiques nécessaires pour devenir un pays prospère et une puissance régionale, capable d'exercer une influence positive sur le développement de l'Afrique australe ». Il a ajouté : « Par conséquent, le retour du Zimbabwe dans le concert des nations revêt une importance cruciale. »

Apurement des arriérés antérieurs

La Banque africaine de développement, qui a contribué à hauteur de plus d'un million de dollars à la Plateforme de dialogue structuré du Zimbabwe, se focalise sur la responsabilisation, le dialogue inclusif et les partenariats, a indiqué M. Adesina.

Il a précisé que la Banque africaine de développement, avec l'appui de ses actionnaires, avait apporté à deux reprises, dans un passé récent, son soutien à l'apurement des arriérés du Soudan et de la Somalie. Bien que le cas du Zimbabwe soit spécifique, du fait de son contexte et son histoire, le pays pourrait bénéficier d'un soutien similaire si les conditions sont remplies. Celles-ci incluent le respect de ses engagements à mettre en oeuvre des réformes d'ampleur, notamment des mesures budgétaires et des réformes démocratiques.

M. Adesina a prévenu que ces mesures seraient difficiles et auraient un impact douloureux sur les citoyens du Zimbabwe. Il a exhorté les partenaires au développement à soutenir le processus et à « aider le Zimbabwe à supporter les réformes difficiles. »

Le ministre sud-africain des Finances, Enoch Godongwana, les représentants de la SADC et du COMESA ont affirmé leur soutien au processus, notant l'importance du Zimbabwe pour la région.

« Le Zimbabwe est l'un des nôtres. La SADC va marcher avec le Zimbabwe », a déclaré Elias Magosi, secrétaire exécutif de la SADC.

Plusieurs représentants présents ont déclaré que les prochaines élections du Zimbabwe, prévues au mois d'août, constitueront un test important pour mesurer l'engagement du gouvernement en faveur des réformes.

M. Adesina a lancé : « Il est temps de tirer un trait sur le passé ; le Zimbabwe aspire à un avenir nouveau, meilleur et plus prospère. Je crois au Zimbabwe ».

Le total de la dette consolidée du Zimbabwe s'élève à 17,5 milliards de dollars. La dette envers les créanciers internationaux atteint 14,04 milliards de dollars, tandis que la dette intérieure se chiffre à 3,4 milliards de dollars. Le pays accuse un retard dans le service de sa dette, avec des arriérés auprès des banques multilatérales de développement, notamment la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et la Banque européenne d'investissement.

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