En Centrafrique, le président Faustin-Archange Touadéra a pris, mardi dernier, un décret convoquant le corps électoral en vue d'un référendum constitutionnel dans le pays. La date a été fixée au 30 juillet. Une partie de l'opinion publique y voit la volonté du chef de l'État de briguer un troisième mandat. C'est le cas du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), qui a exprimé son opposition à ce projet.
Le Bloc Républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) s'est une fois de plus opposé à la volonté du président de la République, Faustin-Archanges Touadéra, d'aller au referendum constitutionnel.
Pour Martin Ziguélé, porte-parole de cette plate-forme, l'ensemble du processus référendaire est illégal. « La Cour constitutionnelle a déjà pris une décision, irrévocable et opposable à toute juridiction. Les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d'aucun recours, estime-t-il. Elles s'imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles et à toutes personnes physiques ou morales. Par conséquent, la Cour constitutionnelle ne peut pas autoriser aujourd'hui, ce qui a été jugé inconstitutionnel par elle-même. »
« Nous sommes des démocrates »
Dans une déclaration faite vendredi dernier, Alexandre-Ferdinand Nguendet, membre du BRDC a demandé la démission du président Touadéra avant le 1er juillet. Dans le cas contraire, il menace de marcher sur Bangui. Le BRDC se dissocie de cette prise de position.
Le coordonnateur Crépin Mboli-Goumba explique : « Le combat politique mené par le BRDC ne peut pas être compatible avec la lutte armée. S'il y a des Centrafricains qui estiment qu'ils peuvent prendre des armes, nous, nous sommes des démocrates. Le président Alexandre Ferdinand Ngendé était président du RPR (un parti politique de l'opposition affilié au BRDC), maintenant, il a pris un congé au sein de son parti. Mais son parti demeure au sein du BRDC, ce qui veut dire qu'il n'est plus membre du BRDC. Il n'y a donc pas l'ombre d'un quelconque soupçon sur la lutte démocratique que nous sommes en train de mener ».
Si certains craignent la volonté du chef de l'État de briguer un troisième mandat, les organisations qui soutiennent le pouvoir pensent qu'une nouvelle loi suprême tiendra compte des aspirations profondes du peuple centrafricain.