Kenya: La justice demande plus de temps pour enquêter sur le «massacre de Shakahola»

Exhumation des corps des adeptes du chef de secte, Paul McKenzie Nthenge, sur les lieux du massacre de Shakhahola, à Kilifi.

L'affaire de la secte de Shakahola continue au Kenya où des fidèles ont dû jeûner jusqu'à la mort pour « rencontrer Jésus ». L'affaire est passée devant la justice kényane mercredi 7 juin, au tribunal de Shanzu, près de la ville de Mombasa.

Les avocats de la défense affirment que certains des 35 détenus dans cette affaire ont entamé une grève de la faim. Ils demandent des garanties sur l'impartialité du procès. Ils dénoncent une déclaration faite par le Ministre de l'Intérieur, Kithure Kindiki qui affirmait que le leader de la secte, Paul Mackenzie, finirait ses jours en prison, peu importe l'issue du procès. Quelques jours plus tard, le ministre annonce que la justice a tous les éléments nécessaires pour poursuivre le pasteur auto-proclamé pour « génocide » et « crimes contre l'humanité ».

Devant les sénateurs, Kithure Kindiki a donné les détails du mode opératoire de la secte. Encadrée par un gang armé, ceux qui décidaient d'arrêter le jeûne étaient battus. Les rapports d'autopsies révèlent que des corps, dont certains d'enfants, portaient des stigmates de coups et d'étranglement.

La justice souhaite plus de temps pour enquêter. Les fouilles ont repris mardi 6 juin et sont loin d'être terminées. La zone des recherches est passé de 300 à 15 000 hectares alors que de nouvelles dépouilles continuent d'être exhumées. 251 dépouilles ont déjà été retrouvées dans la forêt de Shakahola, 95 personnes ont été secourues. Le Ministre de l'Intérieur a aussi annoncé que le site de Shakahola serait transformé en lieu commémoratif lorsque les fouilles seront terminées.

Le procureur demande 60 jours de prolongation de détention pour Paul Mackenzie et ses codétenus, actuellement toujours en garde à vue. La défense a sept jours pour préparer sa réponse avant que la Cour ne donne sa décision.

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