Au Kenya, la détention du pasteur autoproclamé Paul Mackenzie, accusé d'avoir incité ses fidèles à se laisser mourir de faim pour rencontrer Dieu, a une nouvelle fois été prolongée à la demande du procureur. Et quatre mois après son arrestation, la découverte de nouveaux cadavres continue. 425 corps ont été exhumés.
Le pasteur a été arrêté en avril, après la découverte des premiers corps de victimes dans la forêt de Shakahola. Mais pour le moment, il n'est pas encore formellement mis en accusation, car de nouveaux cadavres continuent d'être découverts. Selon le dernier bilan, 425 corps ont été exhumés à ce jour et les investigations se poursuivent.
Dès le mois de mai, les procureurs avaient annoncé que le pasteur autoproclamé Paul Mackenzie serait poursuivi, entre autres, pour terrorisme. Mais le détail des charges n'est pas encore connu, car l'enquête est longue, à la mesure de la gravité des faits.
La quatrième phase d'exhumation des corps a débuté mi-juillet. Les autorités s'attendent à voir le bilan encore s'alourdir. Et chaque semaine ou presque dévoile une nouvelle facette de l'horreur.
Disparition d'organes
Les autopsies pratiquées sur les corps des victimes confirment que la majorité d'entre elles sont mortes de faim, mais certaines présentent également des traces d'étranglement et de coup. Pire encore, les médecins légistes ont relevé des cas d'abus sexuels et de disparition d'organes, laissant penser à un éventuel trafic.
Le travail de collecte des preuves se poursuit donc. Les enquêteurs doivent encore interroger certaines des victimes qui ont pu être secourues, mais la plupart ont été découvertes amaigries et psychologiquement affectées. Pour l'heure, leur convalescence se poursuit.
Selon plusieurs médias kényans, certains survivants ont indiqué aux enquêteurs que le pasteur Mackenzie aurait présidé lui-même aux funérailles de centaines de ses disciples morts de faim et qu'il aurait fait l'éloge funèbre de certains d'entre eux en les qualifiant de « héros ».