Sénégal: Les mineurs arrêtés lors des manifestations seront les premiers à comparaître

Le Président de la République du Macky Sall

Au Sénégal, au moins 16 personnes ont été tuées et plus de 500 arrêtées, selon les chiffres de la police, dans le cadre des manifestations qui ont éclaté après la condamnation, jeudi dernier, d'Ousmane Sonko. Des manifestations qui ont donné lieu à des scènes de violence et à des affrontements avec les forces de l'ordre. Le Pastef, le parti d'Ousmane Sonko, parle lui de 19 morts. Quant aux centaines de personnes interpelées, qu'en est-il des procédures judiciaires en cours ? Les premières comparutions doivent avoir lieu demain vendredi, elles concerneront essentiellement des mineurs

Les mineurs de moins de 14 ans qui avaient été arrêtés ont été relaxés. Sauf quelques rares enfants déjà connus des services de police et qui ont été pris en charge par l'Aemo (Action éducative en milieu ouvert).

Les mineurs âgés de 15 à 18 ans comparaîtront quant à eux devant un Tribunal des mineurs, dans des procédures rapides de flagrant délit.

À Dakar, ils seront 38 à être jugés dès demain, vendredi 9 juin.

Plusieurs avocats assurent collectivement et bénévolement leur défense. Parmi eux, Maître Mame Coumba Kane. « Ils sont poursuivis pour des faits de trouble à l'ordre public, d'atteinte à la sûreté de l'État, appel à l'insurrection, nous explique t-elle... Certains contestent. Pour ceux dont on est sûrs qu'ils n'ont jamais manifesté, on va demander la relaxe pure et simple. Pour ceux dont on sait qu'ils ont manifesté, on va demander aux juridictions de leur accorder la clémence et de les confier à leurs parents. »

Ces 38 mineurs seront les premiers, parmi les plus de 500 personnes arrêtées depuis les heurts de jeudi dernier, à être jugés.

Les adultes passent à la chaîne, depuis lundi, devant un juge d'instruction. Certains sont placés sous contrôle judiciaire, d'autres resteront en prison avant d'être jugés.

Seydi Gassama, le directeur d'Amnesty International au Sénégal, exprime ses inquiétudes sur les procédures en cours. « Nous craignons que l'État sévisse pour lancer un message pour dissuader les prochaines manifestations. Nous sommes préoccupés et allons suivre tout ça avec attention... »

La police informait dimanche avoir arrêté 500 personnes environ. D'autres interpellations ont eu lieu depuis, sans que l'on connaisse leur nombre exact.

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