Aux Comores, le gouvernement a vivement critiqué l'opposition qui avait auparavant pointé du doigt la gestion de l'affaire Wuambushu menée par la France pour démolir des maisons à Mayotte et expulser des Comoriens jugés en situation irrégulière sur l'île. Une plainte a même été déposée par un des membres de l'opposition auprès de la Cour suprême pour demander la destitution du président Azali Assoumani pour haute trahison.
Si le délibéré sera connu le jeudi 15 juin, le gouvernement n'a pas attendu cette date pour répondre à l'opposition. Houmed Msaidié, ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement comorien, est au micro de notre correspondant.
« Si nos opposants ont des solutions à proposer, on les attend avec impatience, sans qu'ils oublient que quand même, ils étaient là lorsqu'on a départementalisé Mayotte, c'est-à-dire cette tentative d'ancrage définitif de Mayotte dans l'ensemble français que nous refusons toujours, donc ils doivent aussi faire leurs propositions.
Pour nous, c'est le dialogue, donc ce n'est pas le moment de polémiquer par rapport à l'opération telle qu'elle est menée. Nous, nous étions opposés clairement et nettement à ce qu'on fasse débarquer aux Comores en huit semaines vingt mille personnes ; là, on était opposés. On sait maintenant que l'opération se déroule selon les règles établies par un État de droit, il y a des démolitions de bangas et c'est une bonne chose, pour qu'il y ait des habitats plus adaptés pour les populations qui vivent à Mayotte. On les reloge via des expulsions, c'est vrai, c'est indéniable, mais à partir de procédures administratives qui sont claires. »
Le Front commun élargi avait réuni fin mai des centaines de manifestants pour dénoncer l'opération Wuambushu qui consiste à détruire des bidonvilles à Mayotte et refouler les Comoriens en situation irrégulière sur l'île.