Afrique: Un conflit commercial crispe les relations entre le Cameroun et l'Afrique du Sud

MTN Johannesburg

Un opérateur économique camerounais qui s'estime lésé et spolié de ses biens à Johannesburg, a fait saisir les comptes d'une importante compagnie de téléphonie mobile sud-africaine, MTN, qui opère au Cameroun. La tension est telle que l'intervention des deux gouvernements, camerounais et sud-africain, est attendu pour le règlement du différend.

C'est un différend commercial tentaculaire qui va de Douala au Cameroun à Johannesburg en Afrique du Sud. D'un côté, le milliardaire et homme d'affaires camerounais Ahmadou Baba Danpullo. Ce dernier proteste contre ce qu'il considère comme la spoliation de ses biens en Afrique du Sud, pays où il a massivement investi. Il déclare ainsi des pertes dans ces opérations de spoliation qu'il estime à 256 milliards de FCFA.

De l'autre, des intérêts sud-africains basés au Cameroun, dont l'opérateur de téléphonie mobile MTN Cameroun. Baba Danpullo soutient que l'un des principaux actionnaires de MTN Cameroun n'est nul autre que la Public Investment Corporation, un de ses partenaires sud-africains avec lequel il est en conflit.

Et sur la base de ce postulat, l'homme d'affaires a réussi à obtenir du tribunal de première instance de Douala la saisine des comptes de MTN Cameroun. Un imbroglio qui dure depuis septembre 2022, soit dix mois. MTN Cameroun, excédée, dénonce une tentative de braquage. « Nous ne comprenons pas comment une ordonnance peut être émise pour saisir les comptes bancaires de MTN Cameroun alors que notre entreprise n'est liée ni à Bestinver, ni à Monsieur Danpullo et encore moins à leur banquier sud-africain. Nous considérons la saisine des comptes de MTN Cameroun comme abusive. Elle n'est rien d'autre qu'une tentative de braquage », argue Melvin Akam, directeur des affaires institutionnelles de MTN Cameroun.

MTN Cameroun se défend aussi d'avoir quelque lien que ce soit avec la Public Investment Corporation et s'insurge contre des procédés qu'il considère comme mafieux et qui seraient de nature à mettre en péril ses investissements et son engagement au Cameroun. En parallèle du pendant judiciaire, les gouvernants des deux pays sont en contacts pour faciliter le règlement de ce conflit, a-t-on appris.

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