Les combats se poursuivent et s'intensifient un peu plus chaque jour sur le terrain. Alors que des frappes aériennes et des explosions ont émaillé la journée d'hier samedi, la communauté internationale ne parvient pas à enrayer la violence. Les États-Unis, l'agence humanitaire de l'ONU et de nombreuses ONG cette semaine ont attiré l'attention sur ce que Washington a appelé les « violences horribles » qui se déroulent dans le pays. Et c'est dans ce contexte que l'organisation est-régionale Igad a maintenu son initiative de dialogue entre les belligérants, malgré le refus de l'armée.
Le Soudan a opposé deux objections à l'Igad. D'une part, son ministère des Affaires étrangères a dit jeudi refuser que le « Quartet » de chefs d'État africains mandatés pour superviser des pourparlers soit présidé par le chef de l'État kényan William Ruto. William Ruto, et le Kenya en général, sont en effet accusés d'offrir des facilités aux Forces de soutien rapide et son chef, le général Hemedti, et donc de n'être « pas neutre ». C'est le président sud-soudanais Salva Kiir qui a la préférence de l'armée.
Et d'autre part, le général al-Burhan a publiquement refusé de rencontrer son ancien adjoint et désormais ennemi, le général Hemedti. Le chef de l'armée répète que lui seul est le représentant légitime du Soudan et que son adversaire est un « rebelle ».
Mais malgré tout, l'Igad entend maintenir son agenda, selon plusieurs sources. Un diplomate explique que « ce qui est décidé par un sommet ne peut être annulé que par un sommet ».
Le Quartet de l'Igad comprend à ce jour le Kenya, le Soudan du Sud, l'Éthiopie et Djibouti. L'organisation expliquait lundi vouloir « organiser, dans les dix jours, une rencontre en face à face entre al-Burhan et Hemedti dans l'une des capitales régionales », selon leur communiqué final. Elle prévoyait ensuite un corridor humanitaire dans les deux semaines et l'ouverture d'un processus politique dans les trois semaines.