Depuis ce dimanche 6h du matin, heure locale, une nouvelle trêve de 72 heures est entrée en vigueur. Elle doit concerner « toutes les régions du Soudan ». Depuis le début du conflit entre les généraux Al-Burhan et Hemedti, il y a deux mois, les annonces de trêves se succèdent, mais ne sont pas toujours respectées. Ce dimanche 18 juin en tout cas, les combats semblent bien avoir cessé.
Les armes se sont tues au premier jour de la trêve ce dimanche, selon l'AFP. Les deux généraux soudanais s'y étaient engagés samedi, en vue de laisser passer médicaments et nourriture, dont les civils manquent toujours.
Les Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti ont promis « une cessation complète des hostilités dans toutes les régions du Soudan, dans le but principal de faciliter l'acheminement d'aide humanitaire vitale aux civils ». Mais l'armée régulière a aussitôt prévenu : elle répondra « à toute violation commise par les rebelles FSR ». Depuis le début du conflit, les cessez-le-feu annoncés ont souvent été rompus. Les belligérants s'accusant l'un, puis l'autre, d'avoir attaqué le camp adverse.
Les civils, eux, redoutent surtout une intensification de la violence. Car « les jours qui suivent la trêve sont généralement très difficiles » confie une habitante de Khartoum jointe par l'AFP. « C'est comme si les combattants voulaient rattraper les jours de cessez-le-feu », dit-elle. Pour sa part, un habitant d'Omdurman, au nord de la capitale, attend l'arrêt définitif des combats, car même s'ils cessent temporairement, « les FSR ne quitteront pas » les bâtiments qu'ils occupent, s'inquiète-t-il.
Ce dimanche justement, la Tunisie a condamné l'assaut et le pillage « par des groupes armés » de la résidence de son ambassadeur à Khartoum. Plusieurs ambassades ou bâtiments de missions étrangères ont subi des attaques et des pillages dans la capitale où des quartiers entiers sont privés d'eau potable et l'électricité ne fonctionne que quelques heures par semaine.
Lundi, l'Arabie saoudite parrainera une conférence internationale à Genève pour rassembler de l'aide, alors que toutes les agences de l'ONU disent ne pas avoir reçu un cinquième des fonds réclamés. Dimanche, le Koweït a annoncé avoir envoyé « 10 tonnes d'aide humanitaire ».
Sur le terrain toutefois, médicaments et nourriture se font toujours rares même si les armes se sont tues dimanche après plusieurs jours de pilonnage ininterrompu.