Jobop, la start-up marocaine qui bouscule le marché de l'intérim en Afrique

19 Juillet 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Des bancs de l'école maternelle au lancement d'une start-up quelques décennies plus tard, l'histoire de Jobop se confond avec celle de trois amis d'enfance qui ont grandi à Marrakech.

Et qui, après des parcours professionnels étoffés, se retrouvent pour fonder la toute première -et la seule pour l'instant- agence d'intérim 100% digitale en Afrique. L'un, Salim Merrassi, a fait carrière dans la banque privée ; l'autre, Adil Zghaoui, exerce ses talents dans le marketing et la communication et le troisième, Mehdi Berrahou, détient un savoir-faire technologique en tant qu'ingénieur.

« L'idée de Jobop a germé au printemps 2020, en pleine pandémie de Covid, raconte Salim. Nous étions confinés à Barcelone. Nous réfléchissions à une solution pour le frère de Adil, patron d'un hôtel à Marrakech, qui passait tout son temps à éplucher des candidatures en vue de recruter du personnel pour la saison touristique à venir. Sans aucun serveur, ni aucune transparence sur l'historique des candidats. »

En Afrique, l'intérim reste l'un des derniers secteurs d'activité à ne pas être encore digitalisé. Les agences classiques n'offrent que peu de souplesse et des tarifs inadaptés aux entreprises. Fort de ce constat, Jobop voit le jour en 2021 à Casablanca. La start-up propose de mettre en relation les entreprises et les travailleurs temporaires, peu ou pas qualifiés, par le biais d'une plateforme numérique fonctionnant à partir d'un algorithme qui fait correspondre, en temps réel, les demandes des entreprises et les compétences des intérimaires. De nombreux secteurs sont concernés comme l'hôtellerie, la construction, le transport et la logistique, ou encore l'industrie. Jobop met également en place un système d'analyse et de classement des données, dont, par exemple, une notation de la part des employeurs.

C'est en février 2022 que la jeune entreprise prend véritablement son envol : Jobop lève un million de dollars pour asseoir son modèle de développement et le fonds d'amorçage marocain, Azur Innovation, entre dans son capital, soutenu par la Banque africaine de développement. L'objectif de ses fondateurs est de digitaliser le secteur de l'intérim en Afrique, qui représente 65% des emplois dans un marché estimé à environ 100 milliards de dollars par an.

« Nous avons commencé par le Maroc qui concentre aujourd'hui la totalité de notre activité, essentiellement autour de Casablanca et Marrakech. Nous visons d'autres marchés, dont l'Egypte dès cette année, et d'autres grandes métropoles du continent comme Lagos, Nairobi ou Johannesburg. Nous avons un vivier de plusieurs milliers de travailleurs et nous enregistrons une croissance à deux chiffres, au-delà de 30% par an », énumère Adil. De trois associés à l'origine, Jobop compte désormais une dizaine de personnes, réparties de façon paritaire.

Pour se développer sur le continent et proposer de nouveaux services à leurs clients, les dirigeants de la start-up casablancaise préparent une prochaine levée de fonds auprès du fonds Azur Innovation, qui joue un rôle clé en tant qu'actuel premier partenaire financier : « Azur nous apporte des services, des formations, de l'assistance technique, et pilote des réunions pour renforcer notre modèle économique et nous aider à prendre des décisions stratégiques », tient à préciser Salim.

Pour se démarquer de la concurrence des agences traditionnelles, Jobop accompagne les travailleurs intérimaires vers des emplois pérennes. La start-up leur propose des contrats à durée indéterminée, des services bancaires ou d'accès au logement ainsi que des formations pour faire évoluer leurs compétences.

« Le drame de l'intérim, c'est le manque de formation des travailleurs. À terme, nous voulons créer des écoles de formation par secteur pour les accompagner à se sédentariser en entreprise et les sortir de la précarité », assure Adil, tout en gardant à l'esprit le rêve commun des trois amis d'enfance : « devenir l'une des premières licornes d'Afrique du Nord sur ce marché ».

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