Sénégal: Le Pastef livre à son tour, dans un mémorandum, sa version des violences

Un manifestant avec le drapeau sénégalais sur la place de la Nation à Dakar lors d'un rassemblement contre un éventuel 3e mandat de Macky Sall, à l'appel de la plateforme d'opposition F24, le 12 mai 2023.

Au Sénégal, après le gouvernement, après la coalition d'opposition Yewwi Askan Wi, le parti Pastef d'Ousmane Sonko a à son tour livré hier, mardi 20 juin, sa version des violences meurtrières du début du mois, après la condamnation du maire de Ziguinchor à deux ans de prison. Le bilan officiel est de 16 morts, 30 selon le Pastef, pour qui l'Etat est le seul responsable.

Trente six pages et 22 annexes dans ce mémorandum présenté en wolof, en français, et en anglais. Le Pastef revient sur les procédures judiciaires contre Ousmane Sonko, « la traque des militants du parti », ou encore le recours par le pouvoir à des hommes de main, des nervis, pendant les manifestations.

« Vous me permettrez de citer in extenso le président Ousmane Sonko, lance le député, Birame Soulèye Diop : " Face aux événements tragiques qui ont suivi le harcèlement judiciaire et la décision dont j'ai été l'objet dans l'affaire m'ayant opposé à une citoyenne sénégalaise, qui m'a injustement accusé de viol, je voudrais porter à l'attention de l'opinion nationale et internationale ma part de vérité." »

Ousmane Sonko est toujours bloqué à son domicile de Dakar. « Séquestré » depuis vingt jours, selon le Pastef. Il demande une enquête indépendante sous l'égide de l'ONU et de l'Union africaine.

« Plus de 80% de ces victimes-là ont été tuées par balles. J'accuse le gouvernement du Sénégal d'avoir été l'auteur de ripostes disproportionnées. Ils ont acheté énormément d'armes et nous disent que les terroristes sont entrés au Sénégal. »

Le parti d'Ousmane Sonko a également annoncé une saisine de la CPI, la Cour pénale internationale, via l'avocat français Juan Branco. « C'est de la fanfaronnade », avait lancé le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, jeudi dernier.

Dans ce contexte de tension politique latente, les journalistes Pape Ndiaye et Serigne Saliou Guèye ont été libérés hier mardi et placés sous contrôle judiciaire. Ils étaient en détention notamment pour « diffusion de fausses nouvelles ». La Coordination des associations de presse a renoncé à sa « journée sans presse » annoncée pour vendredi.

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