Plus de deux mois de guerre entre armée et paramilitaires ont forcé plus de 2,5 millions de personnes à fuir leur maison au Soudan, a annoncé jeudi une agence de l'ONU, notamment dans la région du Darfour.
Si le calme règne à Khartoum, la ville d'El-Geneina, dans la région du Darfour (ouest), est le théâtre des plus violents combats., selon les rapports des médias, relevant que les habitants fuient en longues colonnes, quelques affaires sous le bras, vers le Tchad, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest. Au total, l'Agence de l'ONU pour les migrations (OIM) recense plus de 1.965.946 déplacés internes et 598.883 réfugiés dans les pays voisins.
« Entre le 15 et le 17 juin, les combats et la violence le long de la frontière avec le Tchad se sont intensifiés, entraînant l'entrée au Tchad d'au moins 15.000 personnes (DTM), dont 3.000 rapatriés d'El Geneina, à la suite des attaques », a détaillé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans son dernier rapport de situation humanitaires.
L'impact des violences au Darfour sur le Tchad
Selon l'OIM, de nombreuses personnes déplacées ont été blessées et ont un besoin immédiat de soins médicaux, de nourriture ainsi que des services en eau et assainissement. « De nombreux enfants non accompagnés ont également été signalés ».
Dans ces conditions, l'impact direct de la crise sur le Tchad et les pays voisins devient de plus en plus évident à mesure que les conditions humanitaires s'aggravent et que les nouvelles arrivées continuent d'augmenter chaque semaine, exacerbant encore les besoins et les insécurités préexistants.
Outre les près de deux millions de déplacements internes, le conflit au Soudan a provoqué des mouvements transfrontaliers mixtes de 598.883 personnes vers les pays voisins, à savoir l'Égypte (255,565 personnes dont 244.000 réfugiés et 6,000 retournés égyptiens), le Tchad (155.015), le Sud-Soudan (120,677), l'Éthiopie (50,213), la République centrafricaine (15.219) et la Libye (2.194). Le détail des données montre que la majorité des arrivées ont été signalées en Égypte (42,7 %), au Tchad (25,9 %) et au Sud-Soudan (20,2 %).
Selon l'OIM, 65% des arrivées recensées dans ces pays étaient des ressortissants soudanais et 35% des ressortissants étrangers et des rapatriés estimés.
A l'intérieur du Soudan, l'estimation actuelle du nombre total de personnes récemment déplacées au Soudan s'élève à 1.965.946 personnes, soit exactement 393.683 ménages. L'évaluation actuelle de l'OIM a permis d'observer le nombre de personnes déplacées dans l'ensemble des 18 États du Soudan.
Plus de la moitié de la population du Soudan a besoin d'aide humanitaire
Les proportions les plus élevées de personnes déplacées ont été observées dans les États du Nord (17 %), du Darfour occidental (15 %), du Nil fluvial (13 %) et du Nil blanc (12 %). Les équipes de l'OIM rapportent que les personnes déplacées observées étaient originaires de six États. La majorité (68 %) aurait été déplacée de l'État de Khartoum, suivi des États du Darfour occidental (15 %), du Darfour du Sud (7 %), du Darfour central (4 %) et du Darfour du Nord (3 %).
Par ailleurs, le sous-groupe sur la violence fondée sur le genre note que le nombre de personnes ayant besoin de services en la matière au Soudan a augmenté de plus d'un million pour atteindre 4,2 millions de personnes depuis le 15 avril, et le nombre de cas de violence fondée sur le genre continue d'augmenter de jour en jour.
Plus de la moitié de la population du Soudan, 25 millions de personnes, a désormais besoin d'aide humanitaire pour survivre. A noter que lundi, la communauté internationale, réunie à Genève sous l'égide des Nations Unies, a promis 1,5 milliard de dollars d'aide, seulement la moitié des besoins avancés par les agences humanitaires.