Tchad: Polémique après des révélations sur un audit du fichier électoral montrant plusieurs failles

Le Conseil National de Transition doit voter ce mardi 27 juin sur le projet de nouvelle Constitution proposé par le gouvernement

Au Tchad, opposition et même certains partis de la mouvance présidentielle sont vent debout contre la Commission nationale d'organisation du référendum constitutionnel (Conorec), après les révélations de RFI sur le contenu d'un audit du fichier électoral qui vient d'être réalisé tout récemment. Celui-ci demande à cette Commission de réfectionner les locaux, mais aussi de faire réparer ou de remplacer une grande partie du matériel électoral, qui viennent de passer deux ans pratiquement à l'abri, sans maintenance. Ces partis dénoncent l'opacité qui entourent tout ce que fait la Conorec et disent aujourd'hui avoir perdu toute « confiance » dans son travail.

Comment la société française DocTrust basée à Dubaï a-t-elle été choisie pour auditer le fichier électoral, ou encore pourquoi est-ce que la Conorec cache son rapport d'audit ? Voilà quelques-unes des questions qui reviennent le plus souvent dans la bouche de nombreux opposants tchadiens, pour qui cette affaire vient confirmer encore une fois ce qu'ils pensent d'une commission accusée de travailler dans une opacité totale.

« Rien n'aspire confiance »

Max Kemkoye est le leader du parti d'opposition Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP) : « L'audit recommande en quelque sorte le renouvellement complet du matériel du bureau permanent des élections. Au stade actuel des choses, il n'y a absolument rien qui est fait dans ce sens. À cela vient s'ajouter la situation de chronogramme qui reste encore un mystère. Donc, au total, rien n'aspire confiance par rapport à ce processus en cours. »

L'opposition n'est pas la seule à se plaindre de la Conorec, même un parti comme l'Alliance tchadienne pour la démocratie et le développement (ATD), qui se reconnaît dans la mouvance présidentielle, dénonce une commission qui est « contrôlée par l'administration ». Son président, Abderaman Djasnabaille : « Pour l'instant, nous les partis, nous sommes pratiquement en dehors du processus à la fois par rapport au code électoral et sur l'avant-projet de la Constitution. On n'a pas été associés. Non, pour l'instant, on n'a pas confiance, c'est clair. Moi, je suis quand même quelqu'un qui est proche du pouvoir. Si je vous parle, c'est qu'il y a des problèmes. »

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L'opposition et une partie de la mouvance présidentielle exigent aujourd'hui d'être associées à tout ce que fait la Conorec si elle veut organiser un référendum « apaisé et crédible ».

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