Ouganda: Attaque contre un lycée - Un survivant raconte

Une salle de classe d'une école secondaire dans la colonie de Nakivale en Ouganda (photo d'illustrative).

En Ouganda, l'un des survivants de l'attaque contre le lycée Lhubiriha à Mpondwe raconte comment les événements se sont déroulés.

Près d'une semaine après l'attaque qui a fait au moins 42 morts, les familles attendent toujours les résultats de tests ADN pour identifier plusieurs victimes. Les assaillants avaient massacré les élèves mais également enlevé certains d'entre eux. Trois des élèves enlevés ont réussi à s'échapper et à se rendre à l'armée ougandaise qui continue, avec l'aide des soldats congolais, de traquer les assaillants qui se seraient cachés dans le parc des Virunga.

Après l'angoisse au sujet du sort des enfants enlevés pendant l'attaque, la nouvelle est venue soulager les familles des trois élèves qui ont réussi à échapper à leurs ravisseurs. Les autorités assurent qu'elles mettent tout en oeuvre pour retrouver les autres enfants toujours pris en otage.

Attaqué par des inconnus

A l'hôpital principal du district de Kasese, où les élèves sont pris en charge, certains survivants du massacre commencent eux à relater les faits. Julius, l'un des élèves qui a survécu, raconte ce qu'il a vu.

"Il était dix heures. On venait de terminer d'étudier. Et puis nous sommes allés à notre dortoir. Après environ dix minutes, on a été attaqués par des inconnus. (...). J'ai vu un homme tenant une arme... Après environ cinq minutes, ils ont frappé à notre porte mais on n'a pas ouvert (...)," relate Julius qui raconte ensuite comment lui et ses camarades se sont cachés, comment les assaillants se sont mis à tirer sur les élèves. Il explique avoir profité de la cohue qui a eu lieu pendant l'attaque pour se hisser sur le toit du dortoir.

%

Mais les assaillants ont mis le feu au bâtiment après le massacre. Incapable de respirer à cause de la fumée, le jeune homme raconte être tombé du toit. "Deux d'entre eux sont revenus pour voir ce qui était tombé. Ils m'ont vu. Il y avait des cadavres autour de moi et j'avais du sang sur la tête. Ils ont soulevé mon bras pour voir si j'étais mort ." Il a fait le mort, ce qui lui a permis de survivre, mais beaucoup de ses camarades n'ont pas eu cette chance.

Entre attente et incertitude

Dix-sept élèves sont en effet mort brûlés lorsque les assaillants ont incendié le dortoir, ce qui complique l'identification et le décompte des personnes disparues. Les familles attendent les résultats de tests ADN qui visent à identifier plusieurs victimes.

C'est le cas de Solomon Mulekya."Nous avons perdu nos enfants. Le mien n'a pas encore été retrouvé. Alors j'attends toujours, je suis là dans le suspense. Je ne sais pas si les rebelles l'ont enlevé ou tué en cours de route", explique-t-il.

Des questions restent par ailleurs toujours sans réponse, notamment sur la façon dont les assaillants ont réussi à mener cette attaque en dépit de la présence des militaires dans la région.

Au total, 21 personnes ont été arrêtées suite à ce drame, certaines sont suspectées par les autorités d'être des "collaborateurs" des ADF, le groupe rebelle qui serait à l'origine de l'attaque du lycée.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.