Alors que le scrutin s'était globalement déroulé dans le calme, un affrontement avec les forces armées a éclaté dimanche soir au siège de l'APC.
Il reste encore beaucoup de zones d'ombres. Plusieurs dizaines de personnes se trouvaient à l'intérieur du siège du parti d'opposition APC, au centre de Freetown, lorsque les affrontements ont éclaté au siège du parti aux alentours de 18h20 TU. Des militants, des élus, mais aussi des journalistes internationaux étaient sur place. On ignore encore l'élément déclencheur, mais les forces armées sierra-léonaises ont encerclé ont encerclé le bâtiment et l'ont aspergé de gaz lacrymogènes.
La maire de Freetown, Yvonne Aki-Sawyerr, affiliée APC, a appelé à l'aide sur Twitter à 18h32, temps universel. « Je suis dans le bureau du parti et on nous tire dessus. Ce sont des gaz lacrymogènes et des balles réelles. Nous sommes une vingtaine à terre dans un bureau. Les tirs continuent. Nous avons besoin d'aide, s'il vous plaît ! »
Le candidat d'APC, Samura Kamara, était absent des locaux au moment où l'affrontement a éclaté. Il parle de « balles réelles tirées sur son bureau privé au siège du parti », qui constitueraient, selon lui, « une tentative d'assassinat ».
Versions divergentes sur les causes
Des photos et des vidéos circulent sur les réseaux sociaux. Reuters fait état d'une victime, une femme grièvement blessée. Les autorités, elles, contestent l'existence de victimes, et affirment qu'il ne s'agissait que de gaz lacrymogènes.
Sur les causes de l'affrontement, les versions divergent. Du côté du parti présidentiel, le SLPP, on avance que l'APC voulait célébrer prématurément la victoire en se fondant sur des résultats partiels et non vérifiés. Mais du côté de l'opposition, on parle d'un rassemblement en réaction à une déclaration du secrétaire général du SLPP, qui prédisait une victoire « retentissante » dès le premier tour.
Le scrutin s'était déroulé relativement dans le calme samedi 24. 3,4 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes samedi pour les élections présidentielle, législatives et locales. Le vote avait pu être mené à bien et les opérations de centralisation des résultats sont toujours en cours. Les résultats ne sont pas attendus avant mardi prochain.