Afrique: Crise dans l'est de la RDC - À Luanda, des organisations régionales s'accordent sur une concertation renforcée

Le Sommet de Luanda s'est achevé ce mercredi 6/07 en début d'après-midi par un point de presse des 3 Présidents : Felix Tshisekedi RDC, João Lourenço Angola et Paul Kagame Rwanda.

Le 27 juin 2023 à Luanda, les participants d'une réunion quadripartie sous l'égide de l'Union africaine se sont accordés sur la nécessité d'harmoniser toutes les initiatives politiques et militaires en lien avec la crise dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), alors qu'une force militaire appartenant à la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) est censée y remplacer celle de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC). Explications.

La situation dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) était au coeur d'un sommet quadripartite à Luanda, le 27 juin 2023. Sous l'égide de l'Union africaine, en collaboration avec l'ONU, la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), la Conférence internationale sur les Grands Lacs régionale (CIRGL), la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) se sont réunis.

Objectif : harmoniser toutes les initiatives politiques et militaires dans la région. Et les parties prenantes doivent s'atteler à l'établissement d'un cadre de concertation. C'est d'ailleurs la principale décision de ce sommet et désormais, il faut remplir ce cadre. Concrètement, mettre par écrit « qui fait quoi, où et comment », comme l'expliquait un haut responsable congolais juste avant la rencontre. Parce qu'il y a beaucoup d'initiatives déjà en place qui se chevauchent.

Si on ne prend en compte que le volet militaire, sur place, à l'est du pays, il y a l'armée congolaise, les soldats de la mission onusienne, ceux de la force est-africaine. Des militaires angolais sont attendus prochainement pour sécuriser le cantonnement des rebelles du M23 et surtout la force de la SADC est annoncée avant la fin de l'année.

Clarifier les contours de l'intervention de la SADC

Un déploiement de militaires qui mettra du temps, prévient un autre responsable à Kinshasa : « Vous l'avez vu avec l'EAC, entre l'accord de principe des États membres et l'arrivée des troupes, il faut plusieurs mois. » D'autant plus que les contours de ces forces sont plutôt flous. « On ne sait pas quels seront les pays contributeurs des troupes au sol ou même qui va envoyer quel matériel », explique un chercheur qui travaille sur la situation sécuritaire dans la région.

Pour y répondre, les chefs d'état-major des pays d'Afrique australe devaient se retrouver vers la mi-juin pour commencer à travailler sur une feuille de route. Un document qui fera l'objet d'une réunion de la troïka de l'organisation régionale à la mi-août.

La RDC ne cache pas vouloir, pour cette nouvelle force, un mandat clairement offensif qu'elle devra mettre en pratique. Mais « déploiement ne signifie pas offensive », prévient un expert des Nations unies.

Tourner la page de l'EAC

Un proche de la présidence ajoute : « Pour nous, une chose est déjà claire : la page de l'EAC est déjà tournée. Il faut une transition avec les troupes de la SADC, mais éviter un vide sur le terrain. D'où la nécessité de coordonner toutes les actions. »

Première étape prévue : une rencontre des chefs d'état-major des parties prenantes. Un cadre dont la RDC doit assurer, sur le terrain, la coordination. C'est en tous les cas ce qu'a annoncé le chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula. Il a confié à RFI que ce leadership confirmé était important : « Ça veut dire que rien ne pourra se décider sans la RDC. C'est la RDC qui définit ce qu'elle veut obtenir des communautés régionales, de l'Union africaine et de tous ceux qui viennent appuyer ses efforts. » Une chose est sûre, confirme un conseiller à Kinshasa : « On a la volonté d'en finir avec le M23 et plus largement tous les groupes armés. On joue actuellement sur tous les tableaux, qu'ils soient militaires, diplomatiques et autres. On doit aussi compter sur nous et notre armée. »

Enfin, ce sommet de Luanda a aussi évoqué « le manque de financement prévisible, adéquat et durable » des forces militaires et notamment de l'EAC. Un appel a donc été fait aux pays membres de l'Union africaine pour « qu'ils contribuent financièrement aux processus de paix en Afrique », selon le communiqué final.

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