Madagascar: Marc Ravalomanana - Officiellement candidat à l'élection présidentielle

Marc Ravalomanana

Bien que l'ancien président n'ait jamais caché son ambition de revenir à la tête du pays, il n'attendait que la décision du congrès national de son parti pour l'officialisation de sa candidature.

Détermination

C'est l'état d'esprit qui a animé la dernière journée du congrès national du parti Tiako i Madagasikara (TIM) de l'ancien président Marc Ravalomanana, ce samedi, à Tanjombato. En effet, c'est avec autant de ferveur et d'espoir que les quelques 20 000 personnes, qui ont investi le site du Magro, ont accueilli l'annonce officielle de la candidature de l'ancien Chef de l'Etat après les différents discours le sollicitant à se présenter à cette course à la magistrature suprême. « Après avoir entendu vos sollicitations et après mûres réflexions, je dis oui », a ainsi tonné l'homme fort de l'opposition dans un éclat de joie. Un « Oui » qui officialise, une bonne fois pour toute, sa candidature pour la présidentielle des mois de novembre et de décembre.

Expérience

Tour à tour, le collectif des élus Tiako i Madagasikar, le deuxième Secrétaire général du parti, Mamy Rabenirina, et le Secrétaire général du parti, Rina Andriamasinoro, ont fait part de leur souhait, à l'issue de la première journée du congrès du parti qui s'est déroulée ce vendredi, de voir Marc Ravalomanana se porter à nouveau candidat à la présidentielle. « Le pays a été détruit par quelques individus, la population vit dans une situation difficile. Il faut que tout cela s'arrête. C'est pourquoi nous vous demandons de vous présenter à la prochaine élection », a soutenu le numéro deux du parti tout en vantant l'expérience de leur poulain. « En 14 ans Madagascar n'a connu que de l'échec et il est temps de prendre les choses en main », a-t-il poursuivi.

Stratégie

« Il faut mettre fin à la corruption, à la mauvaise gouvernance, au non-respect de l'Etat de droit et de la démocratie », a lancé, quant à lui, Marc Ravalomanana. Durant près d'une demi-heure de discours, l'échec du régime Rajoelina été scruté de près par l'ancien président qui n'attend que son retour au pouvoir pour remettre le pays sur la bonne voie. En tout cas, le travail de commission qui a précédé l'événement de ce samedi a permis à son parti de mettre en place une stratégie adaptée à chaque région afin de mieux capitaliser les acquis de ces mois de redynamisation et de congrès régionaux. « Ce ne sera pas facile mais nous allons tout faire pour revenir au pouvoir », a martelé le président national du TIM.

Ouverture

Conscient de sa force et de celle de son parti, Marc Ravalomanana demeure pragmatique sur le chemin à prendre afin de revenir au pouvoir cette année. Si l'événement de ce samedi était, en vérité, les retrouvailles entre les « Zanak'i Dada », venant des quatre coins de l'Île, des représentants des autres partis, de la société civile mais aussi de la communauté internationale étaient également vu sur les lieux. L'occasion pour Marc Ravalomanana de jouer la carte de l'ouverture. « Le parti Tiako i Madagasikara reste ouvert à toute collaboration. C'est un pays commun et il faut s'entraider pour le sortir de cette situation difficile. Nous restons solidaires et nous appelons tous ceux qui n'acceptent plus de voir le pays dans une pareille situation à nous rejoindre », a-t-il lancé. Marc Ravalomanana compte sur sa Madagascar Action Plan plus (MAP Plus) pour séduire à nouveau les électeurs. Un programme qui valorise l'agriculture, les jeunes, les fonctionnaires mais aussi qui consacre une grande place au redressement de la JIRAMA.

Rapport de force

En tout cas, cette annonce officielle de candidature de Marc Ravalomanana est certainement le début d'une longue série de déclarations. Si Auguste Paraina, Masy Goulamaly ou encore Annick Ratsiraka ont déjà témoigné leur volonté de prendre part à cette compétition, un certain Hajo Andrianainarivelo, Roland Ratsiraka, Siteny Randrianasoloniaiko ou encore le président en exercice, Andry Rajoelina, attendront le bon moment pour entrer officiellement en lice. Avec la conjoncture particulière que traverse le pays, et le rapport de force très incertain sur l'échiquier politique, les semaines à venir risquent de réserver, encore une fois, de grandes surprises.

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