En début de semaine, la police a présenté au ministre de l'Intérieur 27 personnes présumées auteurs d'enlèvements. L'opposition dénonce l'incapacité du gouvernement à mettre fin à ce type de criminalité.
"Nous sommes vraiment en insécurité partout dans la capitale. Les autorités, vous devez prendre toutes les mesures possibles pour nous protéger."
Cet appel d'Ernest Katambwe, un des habitants de Kinshasa, est le même que lancent aujourd'hui beaucoup de Kinois, car l'insécurité s'est étendue dans une ville où les enlèvements sont devenus réguliers dans les rues comme dans les transports en commun.
"Nous sommes vraiment dans la peur. Il faut beaucoup de temps pour choisir dans quel type de taxi entrer. Ça nous fait très mal. La population est dans la psychose."
"En tout cas nous sommes effrayés. On se demande qu'est-ce qui ne va pas dans notre pays. Nous lançons notre demande aux autorités de bien assurer la sécurité."
"Il y a des enlèvements par-ci par-là. Nous devons être très vigilants pour le moment. Les criminels ont commencé à utiliser des jeunes filles. On n'a pas la paix. Nous sommes en insécurité."
Des initiatives pour traquer les auteurs d'enlèvements
Au sein de l'opposition, on s'interroge beaucoup sur la situation. La coalition Lamuka dénonce l'incapacité du président Félix Tshisekedi à résoudre la situation. Prince Epenge est l'un des communicateurs de Lamuka.
"Visiblement, le régime en place est complètement dépassé par les évènements. Nous exigeons que des moyens conséquents soient mis à la disposition des forces de sécurité. Aucun développement n'est envisageable dans un tel climat de paix. L'obligation de sécuriser les Congolais et leurs biens est constitutionnelle", estime Prince Epenge.
Et pourtant les autorités de la ville multiplient les initiatives pour traquer les auteurs d'enlèvements. Une récente réunion s'est tenue dans ce sens, comme l'explique Gratien Sakala, ministre provincial de l'Intérieur.
"Plusieurs mesures ont été annoncées. En sus des mesures déjà prises par l'exécutif provincial, des patrouilles mixtes seront effectuées dans les tout prochains jours par les différents services de sécurité, mais également des check points seront mis en place pour pouvoir traquer ces inciviques qui s'évertuent à semer désolation et psychose dans la capitale."
Cette crise intervient alors que Kinshasa doit accueillir, à la fin du mois, les neuvièmes Jeux de la francophonie et que les élections générales vont se dérouler dans moins de six mois en République démocratique du Congo.