Afrique de l'Ouest: Expulsion de ressortissants burkinabe du Ghana - Quand lAccra met à mal les relations de bon voisinage

Ces Burkinabè ont été rapatriés sans aucun minimum et sans aucune concertation au préalable, selon la ministre Nandy Somé.
13 Juillet 2023
analyse

Depuis quelques jours, le Ghana mène des opérations d'expulsion de Burkinabè de son sol. L'exercice dirigé par l'armée a été mené dans des communautés ciblées dans les cinq régions frontalières du Nord.

Les soldats ont fait des descentes dans les centres-villes, les marchés et des camps, à la recherche de ressortissants burkinabè. Ils ont ensuite été contrôlés par des militaires. Les coupables ont été transportés dans un bus en attente. Ils ont ensuite été chassés du pays dans un convoi militaire.

Même si au Ghana, aucune source officielle n'a souhaité commenter l'information, force est de reconnaître que cette affaire risque d'impacter négativement les relations de bon voisinage entre les deux pays.

En effet, depuis l'annonce de cette terrible nouvelle, les réseaux sociaux sont pris d'assaut par les Burkinabè qui ne cessent d'exprimer leur profonde indignation et leur colère devant ces traitements dégradants, humiliants et inhumains perpétrés à l'encontre de leurs compatriotes, qui traduisent une violation flagrante des droits de l'Homme.

Le pays de Kwame Nkrumah devrait s'inspirer de l'exemple de la Côte d'Ivoire

L'acte que vient de poser ce pays frère avec lequel le Burkina Faso entretient des relations séculaires, est révoltant dans la mesure où la récente visite du président ghanéen au pays des Hommes intègres, il y a de cela cinq mois, après une brouille diplomatique entre les deux pays, consécutive à ses déclarations à tort, sur la présence du groupe russe Wagner au Burkina, étaient des signes qui autorisaient à penser que les relations tendues entre les deux voisins, s'étaient normalisées.

De toute apparence, ce n'est pas le cas. En tout état de cause, cette situation est mal perçue du côté de Ouagadougou qui n'a pas hésité à demander des explications aux autorités ghanéennes.

Des autorités ghanéennes qui ont intérêt à prendre à bras-le-corps cet incident grave au risque de mettre à mal les relations amicales et fraternelles entre le Burkina Faso et le Ghana.

Au demeurant, le pays de Kwame Nkrumah devrait s'inspirer de l'exemple de la Côte d'Ivoire qui, face à la situation d'urgence au Burkina Faso, et au nom de la solidarité sous-régionale, a décidé d'aménager deux sites de transit pour accueillir les 18 000 réfugiés burkinabè fuyant les violences des groupes terroristes dans le Nord du Burkina Faso. Ne dit-on pas que « quand la case de ton voisin brûle, vaut mieux l'aider à éteindre l'incendie avant qu'il n'atteigne la tienne » ?

C'est donc fort de cette sagesse africaine que le président Ouattara a décidé d'agir le plus tôt possible. Pour l'intérêt du peuple burkinabè et des peuples de la sous-région. Un exemple qui devait être suivi du côté d'Accra.

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