Alors que le Haut-Commissariat pour les réfugiés a dénoncé mercredi le retour forcé de centaines de déplacés burkinabè qui avaient trouvé refuge dans le nord du Ghana après fuir l'insécurité, le gouvernement burkinabè a affirmé jeudi 13 juillet que près de 500 de ses ressortissants auraient été expulsés ces derniers jours. Ce que le Ghana dément. En juin, le pays avait ouvert un centre d'accueil pour les déplacés, en coordination avec Ouagadougou.
Une délégation gouvernementale burkinabè s'est rendue jeudi 13 juillet à Dakola, commune proche de la frontière avec le Ghana. Elle a effectivement constaté que 250 de ses ressortissants, majoritairement des femmes et des enfants, étaient de retour au pays, et ce contre leur volonté : tous étaient privés de leurs biens et de leurs documents administratifs, d'après les témoignages.
Le gouverneur de la région Sud-Ouest a également indiqué qu'environ 200 autres réfugiés s'étaient installés à Ouessa, ville à 200 kilomètres plus loin, aussi située près de la frontière.
Ces déclarations rejoignent celles du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui appelle le Ghana à « mettre fin à ces expulsions qui constituent une violation du principe de non-refoulement, et à garantir l'accès au territoire et l'asile aux ressortissants du Burkina Faso en quête de protection internationale ».
Respecter le droit international de non-refoulement des réfugiés dont la vie ou la liberté est menacée
Le ministère ghanéen de la Sécurité nationale a démenti les accusations d'expulsions, et soutient au contraire prendre correctement en charge les réfugiés à sa frontière. Le secrétaire exécutif du Ghana Refugee Board Tetteh Padi affirme au contraire que 3 200 burkinabè ont été enregistrés dans son centre d'accueil.
« Nous avons installé un centre de réception des réfugiés dans la région de l'Upper East. Certains vivent encore chez les communautés qui les ont accueillis et nous sommes en train de transférer vers ce centre. Il a une capacité d'accueil de 2 100 personnes, sans compter les abris que nous avons installé et qui peuvent en accueillir 4 000 supplémentaires. Et nous avons encore largement de la place pour de nouveaux venus. »
Les autorités ghanéennes déclarent aussi qu'une procédure de rapatriement volontaire a été mise en place pour les réfugiés qui voudraient rentrer chez eux, mais qu'aucun n'aurait fait la demande jusqu'ici.