Le canton Paccolo est une circonscription administrative riche en forêts, mais aussi en agriculture de rente avec l'hévéaculture dominatrice et en cultures vivrières. S'y rendre, autrefois, relevait d'un parcours du combattant. Aujourd'hui, le désenclavement est tangible.
« Il y a des années, les routes n'existaient que de nom dans le canton Paccolo. Un véritable cauchemar pour se rendre de Zapata, l'un des quartiers de Gagnoa, dans un village du canton Pacolo, ou de Guessihio vers ledit canton. Les seuls véhicules qui pouvaient assurer ce trajet étaient ceux appelés communément les Badjan qui ont endeuillé beaucoup de familles du fait de l'état de dégradation exponentielle de nos pistes. Aujourd'hui, d'autres véhicules comme les taxis de ville de Gagnoa assurent le trafic entre nos villages et les centres urbains. Parce que la Banque mondiale a mis à la disposition du canton Paccolo un réseau routier fiable nous permettant d'évacuer en toute tranquillité nos produits agricoles et surtout les cultures vivrières vers les pôles urbains en vue d'alimenter les marchés de ces zones », se réjouit Dagrou Paul, chef du village de Sakua. Qui précise que huit villages sont traversés par une voie de circulation appelée dans le Paccolo la Cantonale. Cette route, qui donne trois issues de sortie et trois portes d'entrée au canton Paccolo, le désenclave permettant ainsi une circulation parfaite des biens et des personnes pour des raisons touristiques et d'échange. « C'est une chance immense pour tous les habitants de ce canton. Même si les pluies de ces derniers temps ont, par endroits, effleuré la chaussée de ces voies de communication. Aujourd'hui, vous n'êtes plus obligés de passer par Gagnoa en sortant de Paccolo pour vous rendre à Abidjan ou à Lakota. Vous pouvez le faire par Tipadipa, Mahibouo ou par Doukouhio » a-t-il dit.
Pour Noël Gnagnoh Sakalou, chef du canton Paccolo, il est urgent d'envisager la construction d'un pont sur le Guerry, cet affluent de la Davo, qui sépare cinq villages situés en bordure du l'axe Gagnoa-Guéyio des autres localités de Dougroupalégnoa, le chef-lieu de sous-préfecture. « Cet ouvrage, lorsqu' il sera construit, pourra permettre aux populations éloignées de la ville de Dougroupalégnoa d'y accéder facilement en vue de l'établissement de leurs différents dossiers administratifs et d'autres papiers de diverses natures. Pour l'instant, il y a deux voies qui partent de Dougroupalégnoa à Guerry, ce cours d'eau. Les populations traversent, dans des conditions difficiles, cette rivière pour atteindre l'autre rive afin de rejoindre leurs localités. Il faut souligner que pour se rendre au chef-lieu, ceux de nos frères qui sont au bord du l'axe Gagnoa- Guéyio sont obligés de faire un grand tour en passant par Gagnoa. Vivement que cela soit une solution provisoire », a-t-il affirmé.
Le canton Paccolo, constitué de 22 villages et 56 campements, peuplé d'environ 50 000 habitants, se distingue aujourd'hui des autres cantons du département de Gagnoa par ses nouvelles routes reprofilées.
Selon Gohou Pierre, ingénieur des travaux publics et ingénieur concepteur des systèmes de gestion en informatique, par ailleurs chef du village de Maguéhio, c'est en 1984 que toutes les populations du canton Paccolo se sont réunies pour dire qu'elles forment une seule famille, une seule âme. « Au départ, il y avait une trentaine de villages et des regroupements sont sortis 22 villages. Des sous-préfectures ont été créées un peu partout dont Gnagbodougnoa et Sérihio qui sont proches de Dougroupalégnoa. Il a fallu attendre 2008 pour que le village de Dougroupalégnoa soit érigé en chef-lieu de sous-préfecture. Nous en sommes très heureux parce que nous avons une sous-préfecture qui est une entité administrative, cela fait notre fierté et confirme de façon éloquente notre unité », a-t-il expliqué.
Les équipements sociaux apportés par l'État
de Côte d'Ivoire n'a pas laissé le canton Paccolo en marge du développement. Aujourd'hui, tous les villages du canton sont électrifiés. Ils sont également lotis. « Mais les lotissements de ces localités sont en déphasage avec les réalités, parce qu'ils ont besoin d'extension compte tenu de la démographie galopante », a fait remarquer le chef de canton. Qui affirme que chaque village dispose d'au moins une école primaire publique. Cependant, tous ces établissements scolaires souffrent d'un déficit criant d'enseignants. S'agissant de l'eau potable, Noël Gnagnoh a dit que deux châteaux d'eau ont été offerts récemment par l'État de Côte d'Ivoire aux villages de Maguéhio et Gnaligribouo. « Ces deux structures permettront, en liaison maillée avec le réservoir de Dikouéhipalégnoa dont la capacité sera améliorée, d'assurer la couverture en eau potable du canton Paccolo pour le grand bonheur des populations. Sept centres de santé dont deux intégrés et cinq dispensaires assurent les soins de santé des populations. Il convient ici de faire remarquer que le centre de santé de Dougroupalégnoa est dans un état de vétusté avancé et que ses murs réclament une toilette très approfondie », a précisé Gohou Pierre.