Au Sénégal, les députés sont convoqués, à partir de ce lundi 17 juillet, pour une session parlementaire extraordinaire. Plusieurs projets de loi vont être examinés pour suivre les recommandations du dialogue national qui s'est clôturé fin juin. La Constitution et le code électoral seront modifiés, avec un impact direct sur la présidentielle de 2024 : les opposants Karim Wade et Khalifa Sall vont retrouver leur éligibilité et les modalités de parrainages vont être allégées.
Dans le projet de modification du code électoral, l'inéligibilité des citoyens condamnés en justice sera levée, en cas de mesures de grâce, et une fois le délai de la peine écoulé. Cela s'applique donc à Karim Wade, condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite, ainsi qu'à Khalifa Sall, l'ancien maire de Dakar qui a, lui, été condamné à cinq ans de prison ferme pour détournement de fonds publics en 2018. Tous deux ont été graciés par Macky Sall.
En revanche, pour le cas de l'opposant Ousmane Sonko condamné à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse, même s'il était gracié, le délai de deux ans ne lui permettrait pas de concourir en 2024.
Le système de parrainages citoyens pour les candidats, critiqué entre autres par la Cédéao, va, quant à lui, être assoupli par une révision de la Constitution. Le nombre requis d'électeurs passera de 0,8 % à 0,6 %.
Autre nouveauté : la possibilité pour les candidats d'être parrainés par des députés ou des élus locaux, ce qui permettrait aux grands partis de se passer des parrainages citoyens et de libérer des voix pour les petits candidats.
Les candidatures restent validées par le Conseil constitutionnel.