Afrique Centrale: Le Tchad débordé par les refugiés soudanais

À la frontière soudanaise, les réfugiés prennent d'assaut les camions du HCR qui les transporteront vers la ville d'Adré, loin des horreurs de la guerre.
17 Juillet 2023

Le Tchad continue d'accueillir plusieurs milliers de réfugiés soudanais qui ont dû quitter leur pays. Les ONG redoutent d'être débordées.

Nous sommes à Adré où a été construit un camp de transit pour les réfugiés soudanais et les Tchadiens qui ont dû rentrer au Tchad.

Dans le camp, des abris précaires, bâtis pour l'essentiel de bâches et de tissus, s'étendent à perte de vue.

C'est ici que le personnel humanitaire accueille et enregistre tous les nouveaux arrivants.

Cette petite ville a enregistré l'installation de plus de 65.000 réfugiés.

Laura Lo Castro, la représentante au Tchad au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, redoute que le personnel humanitaire, faute de ressources suffisantes, ne soit plus en mesure de répondre aux besoins de ces personnes.

"A Adré, on a compté 65.000 réfugiés et on est sûr et certain qu'il y en a bien plus que cela. Et, encore une fois, les arrivées se poursuivent tous les jours. On a créé un centre de transit pour essayer de désengorger la ville d'Adré mais ce centre est complètement plein. Il faut beaucoup plus de capacités, beaucoup plus de ressources, sinon la ville d'Adré, une petite ville frontalière de 40.000 personnes, va imploser et nous n'aurons plus la possibilité d'aider", estime Laura Lo Castro.

Manque de moyens

Plus de 192.000 réfugiés et retournés ont été accueillis dans l'est du Tchad.

Ce chiffre pourrait atteindre 250.000 d'ici à la fin de l'année, selon les agences humanitaires.

La coordinatrice résidente des Nations unies au Tchad, Violette Kakyomya, qui s'est rendue sur le terrain, ne peut que constater le manque de moyens humanitaires. Selon elle, il faudrait trouver au plus vite une solution politique pour arrêter la guerre au Soudan.

"Nous sommes vraiment dépassés et c'est visible. Ce qui se passe ici est un drame. Si demain, 2.000 personnes arrivent et le lendemain, 2.000 encore, nous ne savons pas comment nous allons pouvoir répondre à leurs besoins. Et nous ne pouvons pas laisser ici les femmes et les enfants mourir. Nous devons les soigner, nous devons leur donner à manger. Il faut qu'on ait les ressources. Mais, du côté du Soudan aussi, je ne pense pas qu'il y ait une justification à une guerre qui cause tant de misère. Il faut une solution politique au problème au Soudan", explique Violette Kakyomya.

En plus des milliers de réfugiés qui affluent au Tchad depuis le déclenchement de la guerre, le pays accueillait déjà sur son sol plus de 400.000 réfugiés soudanais venus du Darfour entre 2003 et 2008.

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