Madagascar: Installation d'un complexe industriel - Un investissement de 20 millions d'euros accordé par la BEI à Sahanala

Unité de production de pâte à tartiner, de biscuits et de gaufre de FKS FOODS (photo d'archives)

L'entreprise sociale Sahanala va réaliser un gros investissement dans le domaine de l'industrialisation des chaînes de valeur agricole à Madagascar.

Il s'agit de l'installation d'un complexe industriel pour la transformation de maïs, de riz, d'huile alimentaire et de provendes à Maintirano dans la zone ouest de Madagascar. Ces produits transformés seront destinés au marché local. La Banque Européenne d'Investissement (BEI) vient d'accorder un prêt portant une valeur de 20 millions d'euros à l'entreprise sociale Sahanala pour mettre en oeuvre ce projet d'investissement tout en procédant à la mécanisation de l'agriculture.

« Les capacités de production de chaque usine s'élèvent respectivement à 40 000 tonnes de maïs, à 15 000 tonnes de riz et à 150 tonnes d'huile alimentaire », a expliqué Damiana Rasoavinjanahary, le directeur général de Sahanala, lors de la signature de la convention de prêt entre la Banque Européenne d'Investissement et cette entreprise sociale qui s'est tenue récemment à son siège à Ankadivato.

Créer plus de 1 500 emplois

Il est à noter que Sahanala est une entreprise à vocation sociale. « Elle est composée de 14 950 paysans répartis dans treize régions. Ce sont des actionnaires qui siègent au conseil d'administration de l'entreprise. Ils prennent d'un commun accord toutes les décisions servant au bon fonctionnement de la société. Plus de 50% des membres de Sahanala sont constitués de paysans opérant dans la filière vanille tandis que le reste est réparti dans la filière épices, maïs et pêche. La BEI nous a accordé ce financement dans le cadre d'un appui au secteur privé. En outre, nous bénéficions d'un taux d'intérêt suivant des conditions spécifiques dans la réalisation de nos investissements », a-t-elle précisé.

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Outre la mise en place de ce complexe industriel à Maintirano, cette entreprise sociale prévoit également d'implanter une usine de surgélation moderne dotée d'équipements de réfrigération à Vohémar dans la partie Nord de Madagascar. Ce qui permettra aux petits pêcheurs oeuvrant notamment dans la filière poulpe de pouvoir accéder au marché intérieur et aussi à l'international. Pour une meilleure traçabilité de ce produit très prisé sur le marché international, des unités de froid pour la production de glace seront également mises en place dans les différents centres de collecte.

« Ce grand projet d'investissement permettra de créer plus de 1 500 emplois. Notre mission est d'apporter le développement économique aux communautés à travers une démarche responsable et équitable », a fait savoir Serge Rajaobelina, le PCA de Sahanala, lors de la signature de cette convention de financement.

Amélioration des revenus

« C'est le plus gros projet agricole soutenu par la BEI à Madagascar. Nous avons participé à ce projet car cela permet de contribuer à l'amélioration de la sécurité alimentaire et à l'amélioration des moyens de subsistance dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche durables. En tant que banque européenne du climat, nous sommes également très touchés par les efforts déployés par Sahanala pour garantir des pratiques durables tout en préservant la biodiversité et en renforçant la résilience aux changements climatiques. Nous soutenons aussi ce projet qui participe au développement du secteur privé via l'industrialisation des chaînes de valeur agricole. Ce qui permet d'augmenter la valeur ajoutée de ces chaînes de valeur au profit des petits exploitants agricoles », a soulevé le vice-président de la BEI, Ambroise Fayolle, lors de la signature de cette convention de financement.

Pour sa part, le ministre de l'Agriculture et de l'Elevage, Harifidy Ramilison, a exprimé que ce grand projet mené par Sahanala constitue un modèle économique permettant de développer les chaînes de valeur agricole allant de la production en passant par la transformation jusqu'à la commercialisation des produits finis. De plus, « ce projet contribue à l'amélioration des revenus et des conditions de vie des paysans qui y sont actionnaires ainsi que les communautés de producteurs qui y sont liées, tout en assurant un développement économique durable à la nation, grâce à l'amélioration de la production de façon durable. La concrétisation du Velirano No 9 du président Andry Rajoelina n'est pas en reste », a-t-il ajouté.

Quant au ministre de la Pêche et de l'Économie Bleue, Paubert Mahatante, il a évoqué que Madagascar exporte environ 12 000 tonnes de poulpes par an. « Suite à la création des réserves marines temporaires, les captures de ce produit de mer se sont améliorées et peuvent atteindre entre 40 à 50 tonnes par village. L'installation de cette unité de transformation à Vohémar permettra ainsi d'améliorer la chaîne de valeur poulpe, la sécurité alimentaire et l'exportation », a-t-il conclu.

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