Le conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril 2023 entre les forces armées du général al-Burhan et celles paramilitaires du général Hemedti, a fait au moins 3 900 morts, selon un bilan de l'ONG Acled. Le bilan humain sur place ne cesse de s'alourdir après un peu plus de 100 jours de combats et les initiatives en faveur d'une vraie trêve ont été infructueuses.
Le Soudan a vécu ce 23 juillet 2023 son centième jour de guerre. Depuis la semaine dernière, de violents combats ont repris à Nyala, capitale du Darfour méridional, et continuent dans la capitale.
C'est le 15 avril dernier que les premiers combats ont éclaté entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR), après des mois de désaccord sur l'intégration des paramilitaires dans les forces régulières. À ce jour, aucune initiative diplomatique n'a réussi à enrayer le cycle de violences.
Des initiatives infructueuses
Rien n'est en effet encore parvenu à faire taire les armes durablement : ni les pourparlers américano-saoudiens de Jeddah - lancés en mai et suspendus un mois plus tard après le retrait de l'armée -, ni trois sommets de l'Union africaine, ni l'initiative de l'organisation régionale IGAD, et ni non plus un sommet des pays voisins du Soudan en Égypte en juillet.
En 100 jours, le grand Khartoum est devenu un immense champ de bataille. Dans les provinces du Darfour, des tueries sont commises sur d'anciennes lignes de fractures ethniques. De violents combats sont également livrés pour le contrôle de la ville stratégique d'El-Obeid, sur la route entre le Darfour et Khartoum. Et, en gros, toute la ceinture ouest et sud du pays est devenue une immense ligne de front, jusqu'au Kordofan du Sud, où une rébellion locale s'efforce de tenir les belligérants à distance.
2,6 millions de déplacés internes et 750 000 réfugiés
Pour les civils, le bilan est effroyable. Les combats sont accompagnés de centaines de viols de femmes et d'enfants, de pillages, d'exécutions de civils, d'arrestations et de tortures.
Système de santé, écoles, industries, banques, eau, électricité, transports : il n'y a quasiment plus de services de l'État dans les zones touchées par les combats. L'Organisation internationale des migrations (OIM) dénombre 2,6 millions de déplacés internes et 750 000 Soudanais réfugiés dans les pays voisins.