En Éthiopie, une réunion d'urgence du Saint-Synode de l'Église orthodoxe Tewahdo, l'organe le plus élevé de l'institution, a été convoquée pour le 1er août. À l'agenda : la crise ouverte par la décision de la branche tigréenne de l'Église, qui a déjà fait sécession l'année dernière, de nommer unilatéralement six nouveaux évêques.
Les évêques du Tigré avaient été prévenus par le Saint-Synode que leurs actes unilatéraux seraient considérés comme « contraires au canon » de l'Église. Mais selon eux, le Patriarcat éthiopien a perdu sa légitimité en ne dénonçant pas la « guerre de destruction » menée « contre le peuple tigréen » entre 2020 et 2022.
C'était déjà la raison pour laquelle la branche tigréenne de l'Église éthiopienne orthodoxe avait fait sécession en février de l'année dernière. Et c'est pourquoi elle a passé outre les mises en garde dimanche 23 juillet et ordonné six nouveaux dignitaires épiscopaux, au cours d'une cérémonie à l'église Sainte-Marie-de-Sion d'Aksoum où, dit-on, est conservée l'Arche d'alliance.
En réaction, lundi 24 juillet, le Saint-Synode a donc convoqué une réunion plénière d'urgence pour le mardi 1eᣴ août. Tous les évêques de tous les diocèses, en Éthiopie comme dans la diaspora, sont donc appelés à rejoindre Addis-Abeba au plus vite pour évoquer le sujet.
Comme en écho des déchirements de l'ensemble fédéral, la branche éthiopienne de l'orthodoxie souffre, elle aussi, de graves divisions. Au début de l'année, une rupture entre le Saint-Synode et la branche oromo de l'Église avait dégénéré en violences de rue, avant qu'un compromis ne soit finalement trouvé après l'intervention du Premier ministre, Abiy Ahmed.