Dakar — Des militaires nigériens se réclamant d'un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (cnsp) ont annoncé, mercredi en fin de soirée, avoir renversé le régime du président Mohamed Bazoum.
Ds une déclaration lue à la télévision nationale par le Colonel major Amadou Abdramane, ils ont déclaré avoir décidé de "mettre fin au régime que vous connaissez" suite à "la dégradation continue de la situation sécuritaire" et la "mauvaise gouvernance économique et sociale".
Toutes les institutions issues de la 7eme république sont suspendues tandis que les secrétaires généraux des ministères sont chargés d'assurer les affaires courantes.
Selon le cnsp, »les forces de défense et de sécurité gèrent la situation ».
Les frontières terrestres et aériennes ont été fermées jusqu'à la stabilisation de la situation et un couvre feu instauré jusqu'à nouvel ordre, ont ils encore déclaré.
Ils ont demandé à "tous les partenaires extérieurs de ne pas s'ingérer" et promis de veiller sur la sécurité des autorités déchues.
Ils ont réaffirmé leur attachement à tous les engagements internationaux souscrits par le Niger.
Ce mercredi, dans la matinée, des militaires ont bloqué les accès à la présidence nigérienne où se trouvait le président Bazoum.
Dans un communiqué, la Commission de la CEDEAO avait condamné cette tentative de coup d'État.
»C'est avec stupeur et consternation que la CEDEAO a pris connaissance de la tentative de coup d'État au Niger", écrit-elle dans ce document.
La Commission dit condamner "de la manière la plus vigoureuse cette tentative de prise du pouvoir par la force et appelle les auteurs de cet acte à libérer immédiatement et sans condition le Président de la République démocratiquement élu".
»La CEDEAO et la communauté internationale tiendront tous ceux qui sont impliqués dans cet acte pour responsables de la sécurité et de la sûreté du Président, des membres de sa famille, des membres du gouvernement et du public en général", ajoute la même source.
Pour sa part, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, "informé des velléités de certains militaires de porter atteinte à la stabilité des institutions démocratiques et républicaines, qui s'apparente à une tentative de coup d'Etat au Niger, a condamné fermement de tels agissements de la part de militaires agissant en total trahison de leur devoir républicain".
Dans un communiqué, il leur avait demandé "instamment de cesser immédiatement une telle inacceptable entreprise."
Moussa Faki Mahamat appelait "le peuple nigérien, tous ses frères en Afrique, en particulier la CEDEAO, et dans le monde, de joindre leurs voix pour une condamnation unanime d'une telle tentative et pour un retour immédiat et sans conditions des militaires félons à leurs casernes".
Mohamed Bazoum a été élu le 21 février 2021 en remplacement de Mohamadou Issoufou au terme deux mandats.
Le Niger est secoué par une tentative de coup d'Etat les 30 et 31 mars 2021, mais le président élu sera investi le 2 avril.
Le pays a connu son premier putsch en 1974 avec le renversement de son premier président Hamani Diori par le lieutenant-colonel Seyni Kountché.
Le 27 janvier 1996, le président Mahamane Ousmane est renversé par le colonel Ibrahim Baré Maïnassara, qui sera tué en avril 1999 dans un coup d'Etat du commandant Douada Malam Wanké.
Elu en 1999, le président Mamadou Tandja est renversé le 18 février 2010.