Ethiopie: Les autorités de l'Amhara, où s'affrontent armée et combattants locaux, interpellent le gouvernement

Les rues de Bahir Dar à Amhara après une semaine d'affrontements violents.

Les autorités de l'Amhara ont appelé ce 3 août 2023 le gouvernement à prendre des « mesures » pour restaurer la sécurité face à une situation « difficile à contrôler » dans cette région du nord de l'Ethiopie, où se multiplient des accrochages entre l'armée et des combattants locaux.

En Éthiopie, la région de l'Amhara, dans le nord du pays, est marquée depuis plusieurs semaines par des accrochages armés entre des forces fédérales et des combattants locaux.

Les autorités régionales Amhara ont appelé ce 3 août 2023 le gouvernement fédéral à intervenir. Des affrontements ont été rapportés à Gondar et Lalibela ces derniers jours. Les vols reliant la capitale aux deux villes ont été suspendus. L'accès à internet était aussi coupé jeudi dans certaines parties de la région Amhara.

Elles demandent au gouvernement de « prendre les mesures nécessaires »

Dans une lettre adressée au Premier ministre éthiopien, les autorités régionales Amhara ont dénoncé des incidents qui ont causé « d'importants dommages économiques, sociaux et humains ». Elles demandent au gouvernement de « prendre les mesures nécessaires » pour faire face à cette situation. Le vice-Premier ministre éthiopien, Demeke Mekonnen, avait, lui, déploré sur son compte Facebook le 2 août des « problèmes de sécurité » qui « deviennent inquiétants » et appelé au dialogue.

La région Amhara a vu des affrontements se multiplier entre forces fédérales et combattants locaux depuis le mois d'avril, lorsque le gouvernement a annoncé son intention de centraliser ses forces de sécurité et de démanteler les « forces spéciales » du pays, les unités paramilitaires de nombreux états régionaux.

Les nationalistes amharas accusent le gouvernement de chercher à affaiblir leur région. Ce qu'Addis-Abeba dément.

Ce regain de violences a poussé plusieurs ambassades occidentales à appeler leurs ressortissants à éviter la région. C'est notamment le cas des autorités britanniques. Elles ont affirmé que l'aéroport de Lalibela avait été pris par la milice nationaliste amhara Fano. L'ambassade espagnole en Éthiopie a elle appelé ses ressortissants en visite dans la ville historique à « ne pas quitter leur hôtel ou domicile ».

Les « forces spéciales » amhara, épaulées par les milices Fano, avaient apporté une aide cruciale à l'armée fédérale durant les deux ans de conflit armé qu'elle a mené contre les autorités dissidentes de la région du Tigré, voisine de l'Amhara. Un accord de paix a mis fin en novembre 2022 à cette guerre, mais le texte mécontente une large partie de la communauté amhara, la deuxième en nombre du pays.

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