Sans précédent. La crise que la vanille de Madagascar va traverser cette année risque de mettre à genoux les acteurs de la filière.
Suite à une mauvaise gouvernance manifeste dont à fait preuve le département en charge de la filière, au cours de la précédente campagne, on assiste actuellement à une dégringolade des prix.
Dévalorisant
Et ce sont les paysans producteurs qui en font les frais puisqu'ils ne récoltent plus qu'un très maigre revenu de ce produit. Dans certaines zones de production comme Maroantsetra par exemple, le kilo de vanille verte affiche un prix ridicule de 2 000 ariary. Hier, sur la chaîne TV Plus Madagascar, le maire de Maroantsetra a lancé un appel au président de la République pour qu'il trouve le plus rapidement possible des solutions à cette crise. Très loin des 75 000 ariary le kilo, annoncé en grande pompe l'année dernière, ce prix est en tout cas considéré comme « dévalorisant » par les acteurs. Dévalorisant par rapport à la renommée mondiale de la vanille de Madagascar, mais dévalorisant également par rapport au travail fourni par les planteurs qui ont sué pour produire de la vanille de bonne qualité.
Histoire ancienne
La situation actuelle rappelle, en tout cas, celle de 2004 où le marché mondial de la vanille a traversé une phase extraordinaire de baisse des prix consécutivement à une surabondance de stock. Pour Madagascar, le surstock résulte essentiellement de la fixation d'un prix minimum à l'exportation de 250 dollars le kilo de vanille. Une politique initiée par le ministère de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation mais qui n'a visiblement pas porté ses fruits malgré les fameuses signatures par les acheteurs internationaux d'un document les engageant à respecter le prix minimum dans le document connu sous le nom d'Appel à Manifestation d'Intention (AMI).
Un AMI qui, après moins d'une année de son application, relève déjà de l'histoire ancienne puisque sur le marché international, la vanille arrive difficilement à afficher un cours de 30 dollars le kilo. Quoiqu'il en soit, à l'instar des pauvres paysans de Maroantsetra, les acteurs de la filière vanille souhaitent plus que jamais la mise en place d'un dispositif pour sauver ce qui peut encore l'être.
Une des pistes envisagées serait la réduction du stock de vanille comme c'était le cas en 2004. Mais cette solution nécessite l'indemnisation des détenteurs de stock qui serait possible à travers la redistribution des 4 dollars par kilo de vanille exportée, collectée par le Conseil National de la Vanille. Mais la gestion de ce fonds qui se chiffre déjà en millions de dollars est une autre affaire.