Niger: Situation politique- Des dignitaires du régime déchu annoncent la création d'un Conseil de Résistance pour la République

Le président nigérien Mohamed Bazoum accueilli par une foule en liesse à Baroua, le 2 juillet 2021, village miné par les attaques à répétition. (photo d'archives)
9 Août 2023

Dans une déclaration publiée mardi 8 août 2023, des cadres affiliés à l’ancien régime de « la renaissance », ont annoncé la création d’un Conseil de la Résistance pour la République (Ccr). Rapporte Actu Niger.  Parmi les dirigeants de ce mouvement qui entend contribuer « au rétablissement de l’ordre constitutionnel et la plénitude de la présidence de Mohamed Bazoum dans ses fonctions », l’ancien ministre Rhissa Ag Boula, figure historique de l’ancienne rébellion touarègue des années 80-90. Pour l’heure, le mouvement se veut politique mais prévient qu’il « se donnera tous les moyens nécessaires pour éliminer cette pratique perfide de remise en cause des choix des peuples par des militaires véreux et irresponsables », en référence à la destitution du régime de Bazoum par une junte militaire (Cnsp). A tort ou à raison, l’initiative a vite fait de raviver certaines pages sombres de l’histoire du Niger et a donc suscité de commentaires acerbes sur les réseaux sociaux où pour le moment, s’active le mouvement.

Toujours selon Actu Niger, « C’est d’abord celui qui s’est présenté comme le porte-parole du Conseil de la Résistance pour la République (CCR), Ousmane Abdoul Moumouni, qui dans une vidéo postée mercredi soir sur les réseaux sociaux qui a annoncé la création du mouvement ainsi que ses intentions «afin de contribuer au rétablissement de l'ordre constitutionnel et la plénitude de la Présidence de Son Excellence Mohamed Bazoum, en fonctions ». Actuellement en exil en Europe, l’ancien syndicaliste et activiste avant de devenir conseiller de l’ancien chef de l’Etat a justifié cette initiative par « la situation qui prévaut actuellement au Niger [et qui] appelle à la mobilisation de tous nos concitoyens ». En responsabilité, a ajouté celui qui a profité de l’opération française d’évacuation des ressortissants européens au Niger pour rejoindre la Belgique dont il détient aussi la nationalité, « les forces vives de la nation décident de se mobiliser et d'unifier leurs forces autour d'un nouveau cadre d'actions visant à regrouper les patriotes au niveau national et international ».

Par la suite, c’est l’ancien ministre d’Etat à la Présidence et ex-chef rebelle, Rhissa Ag Boula, qui a publié une « Déclaration constitutive du Conseil de la Résistance pour la République (CCR) », dans laquelle il rappelait au vitriol les évènements du 26 juillet 2023, le jour où selon lui, « le Niger a été victime d'une tragédie orchestrée par ceux qui sont pourtant chargés de l'en préserver ».

Dans la déclaration et après avoir sévèrement critiqué les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le groupe d’officiers qui a renversé le régime de Bazoum Mohamed, l’ancien ministre a confirmé la création du CCR, « un mouvement politique qui œuvrera, à rétablir l'ordre, la légalité constitutionnelle et le Président Bazoum Mohamed dans la plénitude de ses fonctions ». Après avoir aussi lancé par la même occasion, « un appel aux militaires respectueux de leur serment et du peuple à mettre un terme à la mutinerie et à procéder, sans délai, à l'arrestation du Général Tchiani­­­ »; il a mis en garde que « le Ccr se donnera tous les moyens nécessaires pour éliminer cette pratique perfide de remise en cause des choix des peuples par des militaires véreux et irresponsables ».

Une initiative qui rappelle à tort ou à raison les démons du passé

Figure historique de l’ex rébellion armée des années 80-90, ancien ministre à plusieurs reprises Rhissa Ag Boula a déjà fait parler de lui, il y a quelques jours, au lendemain de la prise de pouvoir par les militaires. Dans un audio qui a soulevé une vive polémique sur les réseaux sociaux, il a appelé les membres de la communauté dont il se réclame, « à se soulever » contre les nouvelles autorités de Niamey. Un appel qui a été décrié même au sein de sa communauté et des anciens combattants de la rébellion qui dans une déclaration, ont lancé un pressant appel à l’ensemble des nigériens et nigériennes pour continuer à cultiver et à préserver « l’unité, la paix, la quiétude et la cohésion nationale », dans ces moments difficiles que traversent le pays.

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