Face aux putschistes et leurs alliés, un mouvement de résistance est en train de voir le jour. L'ancien rebelle touareg Rhissa Ag Boula a annoncé dans la soirée du 8 août la création d'un Conseil de la résistance pour la République. Il appelle les militaires « à procéder à l'arrestation » du chef de la junte, le général Abdourahmane Tiani.
Dans la déclaration constitutive de ce Conseil de la résistance pour la République (CRR), Rhissa Ag Boula qualifie d'« ignominie » et de « trahison » le coup d'État mené par le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et désormais ex-commandant de la garde présidentielle de Mohamed Bazoum. Il dénonce le « jusqu'au-boutisme de certains membres de la junte », ainsi que la tentation de faire appel à des mercenaires et criminels de guerre comme Wagner.
Le CRR met en garde. Il se donnera tous les moyens nécessaires pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions et, en ce sens, il affirme soutenir pleinement la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et ses partenaires pour une intervention militaire.
Un personnage très influent
Rhissa Ag Boula est loin d'être un inconnu. Il a été un chef historique des rébellions touarègues de 1991 et 2007 et un ancien compagnon de l'emblématique rebelle algérien Mano Dayak, ancien ministre de Tourisme sous la présidence de Mamadou Tandja contre qui il va se retourner.
Rhissa Ag Boula avait rangé les armes, en 2011, à l'élection de Mahamadou Issoufou, dont il deviendra l'un des plus proches conseillers sur les questions sécuritaires. Sous le régime de Mohamed Bazoum, il était ministre d'État à la présidence et numéro trois dans la hiérarchie gouvernementale.
Selon les experts du Sahel, il reste un personnage très influent dans la bande sahélienne avec une expérience opérationnelle reconnue et une grande connaissance des dynamiques politiques armées dans le Sahel.