Afrique: Les Évêques d'Afrique de l'Ouest disent 'non à l'intervention militaire' à la veille de la réunion de la CEDEAO

Les troupes internationales soutenant l'Accord occidental 16 de l'armée américaine en Afrique hissent leurs drapeaux lors de la cérémonie d'ouverture de l'exercice, le 2 mai 2016 au Camp Zagre, à Ouagadougou, au Burkina Faso. Le drapeau de la CEDEAO est au centre de la photo. (archives)

Niamey — "Nous sommes profondément préoccupés par les tensions sous-régionales liées à la situation politique au Niger", écrivent les membres de la Conférence épiscopale unie de l'Afrique de l'Ouest dans un communiqué publié à la veille de la réunion d'aujourd'hui, 10 août, à Abuja (Nigeria) de la Communauté qui devra décider de la marche à suivre après l'expiration de l'ultimatum adressé par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à la junte putschiste nigérienne.

"Face aux événements qui se déroulent dans notre sous-région, il est de notre devoir moral, spirituel et pastoral d'adresser cette lettre d'exhortation à tous ceux qui sont impliqués, de près ou de loin, dans la gestion de cette crise pour inviter chacun à la retenue, au discernement et à la responsabilité. La vie de nos peuples ouest-africains est en jeu ", soulignent les évêques des pays d'Afrique de l'Ouest, dont l'intervention s'ajoute à celle des Conférences épiscopales du Nigeria, du Niger et du Burkina Faso (voir Fides 7/8/2023).

Rappelant l'intervention occidentale en Libye (2011), les évêques soulignent les inconnues d'une action de force au Niger. "Nous, vos pasteurs, sommes convaincus, et l'histoire des peuples nous l'enseigne, que la violence ne résout aucun problème, pas même celui qui est à l'origine de son déclenchement. Nous affirmons et insistons auprès de la CEDEAO et de l'Union africaine que toute intervention militaire au Niger en ce moment compliquerait la situation des populations nigériennes et de la sous-région plus qu'elle ne leur apporterait de solutions." "Le terrorisme fait déjà des victimes parmi les veuves, les orphelins, les déplacés, les affamés, les mutilés, etc. Les populations n'attendent pas des institutions régionales et africaines qu'elles en rajoutent", conclut la note, faisant référence au terrorisme djihadiste qui touche le Niger, le Mali, le Burkina Faso et d'importantes régions du Nigeria.

Entre-temps, la junte putschiste a formé un nouveau gouvernement dirigé par un premier ministre civil, Ali Mahaman Lamine Zeine, ancien directeur de la Banque africaine de développement au Tchad, ancien directeur de cabinet de l'ancien président nigérien Mamadou Tandja.

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