Les Malgaches suivent de loin l'évolution des événements du Niger, mais même si ce qui s'y passe ne concerne pas directement leur région, ils s'intéressent à l'évolution d'une situation de plus en plus explosive.
Les militaires, qui ont organisé le putsch, n'entendent pas céder aux pressions de la CEDEAO et sont prêts à s'opposer à toute action militaire qui serait entreprise contre eux. Les chefs d'État de la communauté des pays de l'Afrique de l'Ouest sont décidés à rétablir l'ordre constitutionnel, par la force s'il le faut. La menace est sérieuse et une sortie de crise par la négociation est cependant encore envisageable car tous les moyens de négocier n'ont pas encore été épuisés..
Une situation de plus en plus tendue au Niger
La junte au pouvoir au Niger pointe un doigt accusateur sur la France qui, pourtant, n'a montré aucune attitude hostile depuis le début des événements. Elle a certes condamné le putsch et demandé le rétablissement de l'ordre constitutionnel, mais ses forces militaires n'ont pas été mises en branle. C'est la CEDEAO qui a toute latitude pour régler cette crise au Niger.
Les instances dirigeantes de la commission ont lancé un ultimatum aux militaires ayant organisé le coup d'Etat. Le délai imposé a expiré et les chefs d'État qui se sont réunis hier ont décidé d'avoir recours à la force pour rétablir l'ordre constitutionnel. Le président ivoirien Alassane Ouattara a été très clair à ce sujet et il a dit qu'il mettait à la disposition de la force, qui serait constituée, une brigade de 800 hommes. La réunion des chefs d'Etat-major qui devait se tenir aujourd'hui au Ghana a cependant été repoussée d'une semaine, preuve que la porte n'est pas entièrement fermée aux négociations.
Les membres du comité de redressement au pouvoir actuellement se disent prêts à résister à toute action armée. Ils accusent la CEDEAO d'être à la solde de la France. De nombreux manifestants se sont massés devant la base militaire française de Niamey pour manifester leur hostilité contre cette dernière. La situation est très tendue, mais elle est néanmoins sous le contrôle de nombreuses forces de l'ordre nigérianes. La diplomatie est cependant encore à pied d'oeuvre et peut résoudre cette crise qui n'a pas encore atteint son paroxysme.