Les planteurs de vanille malgaches sont en pleine détresse. Ils peinent à trouver des acheteurs. Depuis fin juillet, la campagne de vanille verte a débuté dans la région Analanjirofo, deuxième région productrice de cette épice dans le nord-est de la Grande Île. Une trentaine de maires de la région appellent les autorités à réagir et à trouver une solution pour leurs communes qui vivent essentiellement de cette filière.
Ce sont d'abord les élus du district de Maroantsetra qui ont lancé un cri d'alerte à travers un communiqué lu sur les réseaux sociaux. « Nous sommes démunis. Les acheteurs sont rares, et quand il y en a, le prix se situe entre 2 000 et 3 000 ariary (un prix aux alentours de 50 centimes d'euros, ndlr) », ont déclaré une vingtaine de maires. Une situation que les planteurs n'avaient pas connu depuis 15 ans, soulignent-ils.
Début mai, un arrêté interministériel a officialisé la libéralisation du secteur après trois années de fixation du prix de la vanille par l'État. Une décision prise pour redynamiser la filière face à la frilosité des acheteurs internationaux. Le prix du kilo à l'export, de 250 dollars, a été levé. Mais celui fixant le kilo de vanille verte à 75 000 ariary, soit 15 euros, auprès des paysans, n'avait pas été abrogé dans cet arrêté. « La vanille a un impact direct dans les assiettes des foyers. S'il n'y a plus d'acheteurs, les habitants ne peuvent plus vivre », ont déploré les maires du district de Mananara Nord, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
« Cette année, comme on a prôné la libéralisation de la filière. On a déjà levé le prix plancher de 250 dollars à l'export, et jusque-là, le gouvernement n'a pas encore pris de mesure par rapport à la situation de la vanille verte. Donc c'est pour ça que le prix de 75 000 ariary n'est plus appliqué », indique le directeur général du ministère du Commerce.
Les exportateurs ayant obtenu leur agrément ont été invités à acheter de la vanille à un prix « à la hauteur du travail fourni par les planteurs », précise-t-il.