Après deux ans de flottement, le procès d'Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre (2012-2016), Sénateur de son état, s'ouvre ce lundi 21 août 2023 à 11 heures devant la Cour Constitutionnelle. C'est ce que renseigne l'extrait de rôle émis hier jeudi 17 août par le
Greffier principal près cette juridiction, Théophile Sasa Nianga. Il y est précisé que la Cour Constitutionnelle va siéger en « matière répressive ».
Trois prévenus sont attendus devant la barre : Matata Ponyo Augustin, Groobler Christo Stéphane et Mutombo Nyembo Deogratias. L'évocation de ces trois noms renvoie, pour les initiés, à l'affaire Bukanga-Lonzo, dans laquelle l'enquête menée en son temps par l'IGF (Inspection Générale des Finances) avait révélé un détournement de 205 millions de
dollars américains sur 280 millions décaissés par le Trésor public pour le financement de ce parc industriel agro-pastoral, demeuré un mort-né.
Matata Ponyo y est poursuivi comme « Auteur intellectuel », selon les termes utilisés en son temps par le Parquet général près la Cour Constitutionnelle. Groobler Christo, sujet sud-africain, est poursuivi comme gérant de la société chargée de l'exécution des travaux d'aménagement du Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
Quant à Mutombo Deogratias, on croit savoir qu'il est cité en sa qualité de Gouverneur de la Banque Centrale à l'époque des faits.
Le constat à faire, à chaud, est que Matata Ponyo, qui a contesté pendant deux ans la compétence de la Cour Constitutionnelle, est finalement obligé de s'incliner. Signalons que le Sénat avait levé ses immunités depuis juillet 2021.