L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, a échangé, ce mardi 22 août 2023 à Abidjan, avec la presse nationale et internationale sur divers sujets d’actualité dont la crise nigérienne.
Selon le président du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (Ppa.ci), le coup d’Etat du 26 juillet qui a évincé du pouvoir le président élu du Niger, Mohamed Bazoum, est « consommé ». Pour M. Gbagbo, ce qui se passe dans ce pays, est un « cas d’école pour tous les africains ».
Selon lui, « Dire à Bazoum qu’on vient pour le réinstaller au pouvoir est un mensonge »
L’ex-chef de l’Etat ivoirien, soulignant que « les coups d’Etat font partie de nos agendas politiques », soutenant que « ce n'est pas parce qu'on veut envahir le Niger qu'on va mettre fin aux coups d'État ».
Poursuivant, Laurent Gbagbo a plaidé pour la libération de Mohamed Bazoum qui est « un ami que je connais bien et connais son domicile à Niamey ». Il a émis le vœu qu’un « chef d’Etat de la sous-région accepte de le recevoir ». Il a dit qu’une guerre au Niger « sera la plus idiote »
Se prononçant sur la mort de Konan Bédié, il a dit que cela dérange forcément le Pdci et le Ppa-CI. Laurent Gbagbo a salué, une fois de plus, l'âme de l'illustre disparu. Un homme qui selon lui, a beaucoup fait pour la Côte d'Ivoire dont il garde des souvenirs exceptionnels au « plan humain et politique » qu'il a connu en 1990, alors député à l'Assemblée nationale dont M. Bédié était le président.
Parlant de l'alliance dont les bases ont été jetées à Bruxelles lors de la visite que Bédié lui a rendue en 2020 après son acquittement à la CPI, Laurent Gbagbo a fait remarquer que la mort de celui-ci « dérange forcément nos deux partis, le Pdci et le Ppa-Ci dans l'espoir que les deux partis vont se « retrouver pour rediscuter ».
Interrogé sur les dissensions nées entre les deux partis dans certaines communes et régions à la faveur des prochaines locales du 2 septembre, M. Gbagbo s'est voulu clair. « Une alliance, ce sont toujours les déboires, les disputes et les débats. Le fait qu'il ait des querelles ne signifie rien »
Selon lui, une union est comme ça dans tous les pays du monde, invitant les candidats des deux partis aux locales à « se battre jusqu'au dernier jour pour nous ramener la victoire »
Interrogé sur son rôle au sein de l'opposition après le décès d'Henri Konan Bédié, le président du Ppa-Ci a indiqué que son rôle n'est pas d'organiser ni l'opposition ivoirienne, ni la gauche.
« Mon rôle à moi, c'est de conduire mon parti au pouvoir. Et c'est le rôle de tout responsable de parti politique », a-t-il assené.
M. Laurent Gbagbo, s'est exprimé sur son avenir politique. « Je ne suis plus en envie d'être président », répond-t-il sur une éventuelle candidature à la présidentielle 2025. Il a dit qu’il voulait être président de la République qu’il l’a été pendant dix ans.
Toutefois, l'ancien dirigeant ivoirien de 78 ans précise que « si mes camarades de parti estiment que je peux être encore utile, alors on fera le combat »
Mais avant, l'ex-président ivoirien entend faire prévaloir son droit à son inscription sur la liste électorale où, selon lui, il a été injustement radié. « C'est un combat que je vais mener après les élections locales. Le fait de m'exclure de la liste électorale est une injustice. J’ai fait mon devoir de chef de l'Etat. C'est écrit dans les documents de la CPI à La Haye. Je n'ai rien fait de mal », a expliqué M. Gbagbo.
