Au Gabon, alors que les résultats des élections de samedi se font toujours attendre, la journée de lundi a été calme. Aucune déclaration officielle n'est intervenue, mais des arrestations auraient eu lieu, selon la télévision publique. De son côté, la plateforme de l'opposition a affirmé que les tendances sont favorables à son candidat, Albert Ondo Ossa.
À l'issue d'une journée où l'activité a tourné au ralenti malgré la réouverture des administrations, les Librevillois, toujours privés d'internet et d'accès à certains médias internationaux, dont RFI, se sont dépêchés de rentrer chez eux à l'heure du couvre-feu. Les retardataires roulaient parfois avec leurs feux de détresse allumés et certains, bloqués dans des quartiers éloignés du leur, ont dû chercher un abri pour la nuit.
Le dispositif sécuritaire restait en place, ce qui n'a pas empêché un certain nombre de boutiques de vider leurs rayons par crainte des pillages.
Alors que la fumée blanche est attendue du côté du Centre gabonais des élections (CGE), le journal du soir de la télévision publique Gabon Première a affirmé que des « membres d'une bande ayant pour objectif de semer le chaos dès la proclamation des résultats » avaient été arrêtés, montrant parmi eux un activiste bien connu, qui a au micro appelé les jeunes « à ne pas sortir dans la rue ».
Plus tôt dans l'après-midi, la plateforme de l'opposition Alternance 2023 a assuré devant la presse que les tendances lui étaient « très favorables ». Son directeur de campagne Mike Joktane a listé les dysfonctionnements observés lors des scrutins de samedi, et appelé le président Ali Bongo à accepter « le choix souverain du peuple gabonais », et à organiser « une passation pacifique du pouvoir » en faveur d'Albert Ondo Ossa.