Son nom est associé au Gabon depuis plus de 55 ans. Elle a dirigé le pays, via Omar d'abord, de 1967 à 2009, lorsque son fils Ali lui a succédé, jusqu'à son renversement ce mercredi.
Albert-Bernard Bongo n'a pas encore 32 ans quand il succède à Léon Mba, fin 1967, à la tête de l'État gabonais, avec le soutien de la France. Le compagnonnage avec l'ancienne métropole se poursuivra pendant plus de quatre décennies, au coeur du système françafricain, jusqu'au décès en juin 2009 de celui qui était devenu Omar dans les années 70, lorsque le Gabon avait rejoint l'organisation des pays exportateurs de pétrole.
Plutôt que président comme son père, c'est en chanteur comme sa mère Patience Dabany que se rêvait le jeune Ali Bongo. Son essai dans le funk aux côtés des musiciens de James Brown n'est pas concluant. Après des études en France, à moins de trente ans, il est de retour à Libreville au cabinet de son père d'abord, au ministère des Affaires étrangères puis à la Défense.
La succession
En 2009, il est désigné candidat du parti au pouvoir, le PDG, pour succéder à son père, en comparaison duquel, il apparaît d'abord « effacé » face aux caciques du parti. Sa réélection en 2016 à 5 500 voix près est contestée par l'opposant Jean Ping et donne lieu à des violences.
Victime d'un accident vasculaire cérébral en 2018, Ali Bongo passe dix mois en convalescence hors du Gabon. En son absence, en 2019, une tentative de coup d'État a lieu, elle ne dure qu'un jour. En 2021, il est cité dans les Pandora Papers, qui révèlent des noms de personnalités soupçonnées de dissimuler de l'argent dans des paradis fiscaux.
Quand le 9 juillet de cette année, Ali Bongo, annonce sa candidature à un troisième mandat présidentiel, l'opposition dénonce « un pouvoir dynastique ». Ces derniers mois il avait tenté de prouver qu'il avait retrouvé sa santé et ses capacités mais ses adversaires suspectaient qu'il préparait dans le même temps une nouvelle génération de Bongo à l'exercice du pouvoir. Son fils Noureddine fait ainsi partie des personnalités arrêtées aujourd'hui.
Le putsch de ce 30 août s'est déroulé sans opposition contre une famille que la population associe généralement à un train de vie fastueux, comme en témoignent les différentes affaires de biens mal acquis à l'étranger.