La dernière journée du Sommet africain sur le climat (ACS) qui se tenait depuis le début de cette semaine à Nairobi au Kenya a été marquée par une série de présentations par des start-up africains destinée à convaincre des investisseurs potentiels en vue d'apporter des solutions innovantes dans la lutte contre le changement climatique sur le continent.
Pour faire connaître son initiative, Tianome Andriantsalama, un jeune entrepreneur malgache a décidé de créer une base de données et métadonnées permettant d'analyser facilement la vulnérabilité aux changements climatiques pour chaque région de son pays, le Madagascar.
A 35 ans, Andriantsalama veut mettre la technologie au service de la lutte contre les effets de changement climatique en association avec ses trois compatriotes à travers la conception des outils d'application qui permettent d'effectuer des évaluations de la vulnérabilité et de l'adaptation au changement climatique.
"Les données peuvent également être consultées sur la carte interactive des vulnérabilités aux aléas climatiques de chaque région du Madagascar", explique cet innovateur malgache.
Son startup figure parmi une soixantaine d'autres initiatives retenues à travers le continent africain dans la mise en place de technologies climatiques innovantes pour s'adapter aux effets de changement climatiques.
Soucieux des impacts du changement climatique sur les modes de vie des communautés de pêcheurs à Madagascar, Andriantsalama vient de lancer une base de données nationale via un portail consultable par toutes les parties prenantes.
Selon lui, la base de données en question vise notamment à illustrer le taux de vulnérabilités aux changements climatiques des zones littorales à Madagascar au service des communautés gestionnaires, notamment.
Centre d'innovation pour l'action climatique
En marge du sommet africain sur le climat à Nairobi, les experts ont estimé que pour pérenniser les efforts actuels visant à accélérer la transition du continent africains vers la résilience climatique, l'utilisation des solutions climatiques innovantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre s'avère primordiale
D'après les promoteurs de cette initiative, des solutions innovantes proposées focalisent essentiellement sur différents secteurs clés dont notamment les énergies renouvelables, l'agriculture, la gestion de l'eau ainsi que d'autres mesures visant à améliorer la productivité agricole et mettre fin à la pollution plastique pour créer une économie circulaire.
Le lancement du tout premier « Centre d'innovation pour l'action climatique » en Afrique, " selon la Commission de l’Union africaine a été l’occasion de présenter un large éventail d’actions climatiques innovantes qui ont été initiées sur l’ensemble du continent africain conformément aux ambitions et aux objectifs spécifiques de la Stratégie africaine en matière de développement et d'action climatique (2022-2032).
Aux yeux des officiels cette stratégie vise à harmoniser la réponse du continent au changement climatique au cours des prochaines années en se basant principes directeurs, les priorités et les domaines d’intervention clés pour une coopération renforcée en matière de lutte contre le changement climatique à travers le continent.
L’espoir est permis…
Selon Harsen Nyambe, Directeur chargé de l’économie bleue et de l’environnement à la Commission de l’Union Africaine, l’impératif de cette initiative est notamment de renforcer les solutions innovantes africaines face aux défis de l'Afrique dans la lutte contre les aléas climatiques.
Certes les experts sont persuadés que l’espoir est permis en Afrique avec des efforts consentis par des startups dans plusieurs pays à travers le continent notamment dans la prévention du gaspillage alimentaire, la transformation des systèmes alimentaires en énergies renouvelables ainsi que la gestion des déchets.
Bien des innovations développées localement en Afrique dans la lutte contre le changement climatique se profilent à l’horizon, d’autres experts avertis affirment que ces avancées innovantes ont besoin de se consolider et à se diffuser plus largement pour limiter les impacts du changement climatique.
La mobilisation des scientifiques et de l’innovation au bénéfice du développement agricole est conforme aux engagements pris lors du dialogue de haut niveau sur la sécurité alimentaire en Afrique (AFSLD), une initiative multipartenaires lancée en 2019 dans le but de lutter contre le problème de la faim et de la vulnérabilité climatique sur le continent africain.
Les estimations officielles montrent que si rien n’est fait, l'incroyable baisse de la production agricole provoquée par le réchauffement de la planète, ainsi que l'explosion démographique que subit le continent africain, devraient exercer une pression supplémentaire sur un système de production alimentaire déjà très fragile.