Dans une déclaration de son porte-parole, l'Union européenne (Ue) a réagi le mercredi dernier à l'interdiction faite, à Niamey, par les forces de sécurité nigérienne, à son ambassadeur d'accéder à l'ambassade de France. Pour l'UE, il s'agit d'une « entrave à la liberté de circulation » à son ambassadeur dument accrédité dans le pays. L'information est rapportée par actuniger.com.
« L'Union européenne dénonce et regrette les entraves à la liberté de circulation dont l'ambassadeur européen, en poste à Niamey, a été victime le mardi 5 septembre alors qu'il se rendait à l'Ambassade de France », a déclaré dans un communiqué, Nabila Massrali, la porte-parole de l'UE comme rapporté par le site en question.
Selon la déclaration publiée le mercredi 6 septembre 2023, « au titre de la Convention de Vienne de 1961, l'ambassadeur de l'Union européenne a été accrédité en bonne et due forme et il doit, dès lors, pouvoir mener sa mission dans le plein respect de ladite Convention ».
La veille, poursuit la même source, c'est-à-dire le mardi 5 septembre, l'ambassadeur de l'UE au Niger, Salvador Pinto da França, ainsi que celle d'Espagne ont tenté d'accéder dans les locaux de l'ambassade de France au Niger où depuis quelques jours, les forces de défense et de sécurité (Fds) ont imposé un quasi-blocus en fouillant systématiquement tout véhicule qui y sort ou entre.
Face au refus des diplomates européens de se conformer à cette fouille, les militaires en faction leur ont catégoriquement refusé l'accès à l'ambassade française où, selon les mêmes sources, se trouveraient l'ambassadeur Sylvain Itté et sa femme, tous les deux en situation d'"illégalité" dans le pays suite à leur expulsion et au retrait de leurs visas et privilèges diplomatiques par les nouvelles autorités du Niger.
Pour rappel, suite à la décision des autorités nigériennes de retirer l'agrément diplomatique et d'expulser l'Ambassadeur français, l'UE avait, dans une précédente déclaration datée du 28 août 2023, estimé que « la décision des putschistes d'expulser l'ambassadeur de France est une nouvelle provocation qui ne peut aucunement aider à trouver une solution diplomatique à la crise actuelle ». L'UE a aussi exprimé « son plein soutien » à l'ambassadeur de France et rappeler qu'elle « ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas les autorités issues du putsch au Niger ».