Le sous-secrétaire d'État argentin à la Politique étrangère, Claudio Rozencwaig (7e à partir de la droite) et l'ambassadeur d'Argentine au Nigéria, Alejandro Herrero (2e à partir de la droite) en compagnie des vice-présidents de la Banque africaine de développement, Simon Mizrahi (6e à partir de la droite) et Solomon Quaynor (au centre), et d'une équipe de la Banque à Abidjan.
En visite à la Banque africaine de développement, le sous-secrétaire d'État argentin à la Politique étrangère, Claudio Rozencwaig, a exprimé son vif intérêt pour l'approfondissement du partenariat actuel et l'exploration d'opportunités qui profitent aux entreprises argentines et africaines, notamment dans les secteurs de l'agriculture et des produits pharmaceutiques.
M. Rozencwaig accompagné de l'ambassadeur argentin au Nigéria, Alejandro Herrero, effectuait une visite au siège de la Banque à Abidjan le 12 septembre. Il a tenu des réunions avec l'administrateur de la Banque pour l'Argentine, l'Autriche, le Brésil, le Japon et l'Arabie saoudite, M. Takaaki Nomoto, ainsi qu'avec d'autres cadres dirigeants de l'institution.
Simon Mizrahi, vice-président de la Banque africaine de développement chargé de la Technologie et des Services institutionnels, a accueilli les visiteurs. Solomon Quaynor, vice-président chargé du Secteur privé, de l'Infrastructure et de l'Industrialisation et Alex Mubiru, directeur général du Bureau du président de la Banque, Akinwumi Adesina, ont également participé à la réunion ainsi que plusieurs responsables de l'ensemble des complexes de la Banque.
M. Rozencwaig a déclaré que l'Argentine avait beaucoup à offrir dans le secteur agricole, en particulier dans le domaine de la production animale, des machines et des techniques visant à minimiser les pertes après récolte. Il a ajouté que son pays disposait également de capacités dans le domaine de l'imagerie satellitaire pour la recherche et le transport, ainsi que dans le domaine des produits pharmaceutiques pour animaux.
L'Argentine a participé à des accords de « coopération triangulaire » avec des donateurs, notamment l'Agence japonaise de coopération internationale et la Banque islamique de développement. L'Argentine a fourni dans le cadre de ces accords, une assistance technique et une expertise, a-t-il déclaré. M. Rozencwaig s'est également intéressé aux procédures de passation des marchés de la Banque.
M. Quaynor a noté que l'expertise de l'Argentine en matière d'agriculture présentait un intérêt particulier pour la Banque. Il a souligné l'importance du secteur agricole dans les plans stratégiques de la Banque africaine de développement, et notamment sa priorité « High 5 » « Nourrir l'Afrique ».
« Les synergies entre les pays africains de la Banque et le pays d'Amérique du Sud vont au-delà du commerce. Par exemple, les pertes après récolte ont atteint jusqu'à 40 % dans certains pays africains », a déclaré M. Quaynor, un problème que la Banque s'efforce de résoudre. Il a également cité le Botswana comme pays africain qui pourrait être intéressé par des partenariats avec des producteurs de boeuf argentins.
M. Quaynor a déclaré que les Market Days de l'Africa Investment Forum, prévus du 8 au 10 novembre 2023 à Marrakech, au Maroc, représentaient un excellent point d'entrée pour les entreprises argentines désireuses d'investir en Afrique.
Damian Ihedioha, chef de division de l'agro-industrie, a déclaré que les Pactes de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles élaborés lors du Sommet sur l'alimentation en Afrique de Dakar constituaient un autre point d'entrée potentiel pour les entreprises argentines. Il a souligné que ces pactes attireraient des investissements pour accroître la productivité agricole et la mise en place de systèmes agricoles respectueux du climat tout au long de la chaîne de valeur alimentaire. Il a cité l'aquaculture et l'économie bleue comme étant un autre domaine de convergence.
Richard Ofori-Mante, directeur par intérim du Département du financement agricole de la Banque africaine de développement, a déclaré que la Banque s'efforçait de soutenir le développement de Zones spéciales de transformation agro-industrielles et que celles-ci nécessiteraient des machines agricoles. Il a ajouté que la technologie satellitaire offrait un moyen d'évaluer la qualité des sols afin de stimuler la productivité.
Une autre piste de partenariat et d'engagement évoquée est le Fonds fiduciaire pour la coopération Sud-Sud de la Banque, qui a été créé sous l'égide du Brésil pour aider les pays africains à mobiliser et à tirer profit des solutions de développement et de l'expertise technique disponibles dans le Sud.
Eduardo Rolim de Pontes Vieira, conseiller principal de l'administrateur Nomoto, a déclaré que, bien que le fonds ait été créé en partenariat avec le Brésil, il était en cours de reconstitution pour en faire un fonds fiduciaire multipartite, ce qui ouvrait la voie à l'Argentine d'en être contributrice.
Les discussions ont également porté sur la manière d'attirer davantage de professionnels argentins à la Banque africaine de développement, éventuellement par le biais de son programme Jeunes professionnels, M. Mubiru suggérant l'organisation d'un séminaire de recrutement dans le pays.
L'Argentine est devenue membre du Fonds africain de développement en 1979 et de la Banque africaine de développement en 1985. Le pays s'est engagé à hauteur de 15 millions de dollars pour la 16e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement.
Parmi les autres sujets abordés figuraient les Séminaires sur les opportunités d'affaires de la Banque, qui ont lieu deux fois par an et qui permettent d'en savoir plus sur les procédures de passation des marchés de la Banque africaine de développement. Le prochain séminaire est prévu pour octobre 2023.
Cette visite intervient alors que l'Argentine cherche à étendre son empreinte sur le continent africain. Ces dernières années, le pays a ouvert des ambassades au Mozambique et en Angola et envisage de rouvrir son ambassade en Côte d'Ivoire.