Le président rwandais, Paul Kagame, a accordé un long entretien au magazine Jeune Afrique. Il confirme qu'il briguera bien un nouveau mandat à la tête du Rwanda lors de l'élection présidentielle de l'an prochain.
« Je servirai toujours (les Rwandais), tant quand je le pourrai. Oui, je suis bel et bien candidat », déclare le président rwandais, Paul Kagame, dans une interview au magazine Jeune Afrique. Et tant pis pour les esprits chagrins qui s'en émouvraient : « Chercher à transplanter la démocratie chez quelqu'un d'autre, c'est déjà une violation de la démocratie en soi », dit-il.
Sur la situation dans l'est de la RDC, et les accusations de soutien au M23, Paul Kagame s'en prend une fois de plus aux experts de l'ONU : « Ils ne publient que ce qui est à charge contre le Rwanda. La plupart des choses rapportées ne correspondent pas aux faits tels que nous les connaissons. » Il accuse par ailleurs Kinshasa de « rejeter » le processus politique.
Avertissement à l'opposant Paul Rusesabagina
Paul Kagame lance également un avertissement menaçant à l'opposant Paul Rusesabagina, exilé aux États-Unis depuis sa grâce en mars dernier : « Peu importe ce dont nous étions convenus en coulisses, là où il se trouve aujourd'hui, cet individu a repris ses anciennes méthodes. Nous verrons comment gérer cela plus tard. »
Enfin, le président rwandais reconnait les contreparties économiques au déploiement de ses militaires en Centrafrique et au Mozambique : « Ces pays nous ont dit : "puisque personne n'a les moyens de vous payer, [...] trouvons un autre fonctionnement. Nous avons des ressources internes, nous pouvons donc trouver un moyen de compenser votre investissement". Vous pouvez en faire un problème, en dire ce que vous voulez, ce sont les faits », conclut Paul Kagame.