Congo-Kinshasa: Fortes réactions après les accusations de Corneille Nangaa à l'encontre de Félix Tshisekedi

Le Président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi, au débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies.

En RDC, les graves accusations de Corneille Nangaa à l'encontre de Félix Tshisekedi sont au coeur des discussions depuis ce samedi 23 septembre. Dans un communiqué, l'ancien président de la commission électorale au moment de la présidentielle de 2018, a accusé le chef de l'État de mentir. Il affirme qu'un accord politique avait bien été trouvé à l'époque avec Joseph Kabila pour permettre une transition pacifique à la tête du pays, avec l'accord de trois puissances africaines. Corneille Nangaa affirme en avoir été l'un des corédacteurs.

La thèse d'un accord Kabila-Tshisekedi est, depuis cinq ans, au coeur des accusations de l'opposant Martin Fayulu, qui assure être le véritable vainqueur de ce scrutin. Prince Epenge, un des porte-paroles de la coalition Lamuka, demande une enquête : « C'est une affirmation suffisamment grave pour qu'elle donne lieu à l'ouverture d'une enquête par le procureur général de la République. On ne peut pas dépenser un milliard de dollars, déplacer plus de 50 millions d'électeurs et finir par un arrangement, un compromis obscur entre Kabila et Felix Tshisekedi, en rejetant le vrai vainqueur qui étaient Martin Fayulu. »

« Retrouver » la dignité du Congo

« Nous sommes à trois mois des nouvelles élections, poursuit Prince Epenge. Malheureusement, nous n'avons pas tiré les conséquences de ces affirmations. L'actuel président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) est en train d'embarquer le peuple vers un nouveau compromis politique. Aujourd'hui, la communauté internationale a l'obligation d'aider le Congo à retrouver sa dignité par des élections inclusives, transparentes et apaisées. »

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Pour les soutiens du président Tshisekedi, cette thèse ne tient pas debout. Corneille Nangaa cherche à se faire de la publicité en s'attribuant des faits graves, estime Thierry Monsenepwo, membre du praesidium de l'Union sacrée pour la nation, la coalition formée autour du chef de l'État : « D'abord, que monsieur Corneille Nangaa se place dans une posture où, pour qu'il existe, a besoin à chaque fois d'aller dans des contradictions et dans des mensonges. Le seul accord politique qui existe, c'est celui de gouvernance qui a été signé entre le Front commun pour le Congo (FCC), représenté par le professeur Néhémie Mwilanya et Jean-Marc Kabund pour le compte du Cach, qui a été rendu public le 6 mars 2019 et qui a donné suite à ce gouvernement de Sylvestre Ilunga Ilunkamba le 10 juillet 2019. »

Une « posture »

« Donc, il n'est pas question d'un autre accord, continue Thierry Monsenepwo. Cette sortie s'explique par deux éléments : premièrement, c'est que Corneille Nangaa applique aujourd'hui une posture qui consiste à dénigrer le gouvernement et à dénigrer l'État congolais pour qu'ensuite il puisse avoir les projecteurs braqués sur lui. Et deuxièmement, Nangaa est en train de jouer un rôle, celui de la personne qui est appelé à porter l'estocade à la démocratie pour discréditer les élections prochaines. Et cette posture, malheureusement, de Nangaa, va dans le sens d'énerver toute la population. »

Toujours sous sanction des États-Unis pour corruption et entrave au processus démocratique, Corneille Nangaa est en exil. Il s'est proclamé candidat à la présidentielle de décembre 2023.

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