Le Sénégal célébrait la naissance du prophète lors de la nuit du 27 au 28 septembre, le Maouloud. Une fête religieuse très suivie dans le pays, alors que la campagne de récolte des parrainages vient de s'ouvrir pour les candidats à la présidentielle, à cinq mois de l'élection.
Sous un grand barnum blanc, des prières sont diffusées par hauts parleurs. Juste à côté, un boeuf est en train d'être dépecé. Devant la maison du guide religieux mouride, Cheikh Beitho Thioune, les préparatifs vont bon train en vue de la fête de la naissance du prophète. Elle sera célébrée toute la nuit avec les gens du quartier.
Pour ce disciple mouride, c'est l'occasion de lancer un appel à la concorde : « En tant que musulmans, que les élections se passent dans un climat apaisé et pacifique. Tout le monde sait que le Sénégal est un pays qui ne connaît que rarement des troubles. »
C'est l'avis aussi de Saliou Thioune, 28 ans, diplômé en sociologie, qui vend du café à emporter juste à côté : « Nous souhaitons que les politiciens reviennent à la raison. Le parti au pouvoir et le chef de l'opposition doivent tous les deux discuter pour maintenir la paix, amener la paix. On en a besoin. »
Et pour retrouver un climat véritablement paisible, il y a une solution toute simple pour Amat, 38 ans : il faudrait libérer la figure de l'opposition Ousmane Sonko. « Je ne suis ni partisan d'Ousmane Sonko, ni de Macky Sall ! Mais ce que je souhaiterais, c'est qu'on laisse Ousmane Sonko en paix, parce que quand tu prends le leader de la jeunesse pour l'emprisonner... Alors, elle n'a plus espoir », confie-t-il.
Toute la nuit, des prières pour la paix, la prospérité et la fraternité au Sénégal se sont succédées dans plusieurs mosquées de la capitale.