Le parti d'opposition sénégalais Pastef - officiellement dissous fin juillet - ne baisse pas les bras, alors que son leader Ousmane Sonko n'a pas pu retirer les fiches de parrainage pour commencer à récolter les signatures nécessaires pour valider sa candidature au scrutin présidentiel de février 2024. Si, officiellement, il n'existe pas de « plan B », cinq de ses proches collaborateurs ont réussi à récupérer des fiches de parrainage en leur nom.
Officiellement, Ousmane Sonko est l'unique candidat du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef). Mais vendredi 29 septembre, des mandataires ont récupéré les fiches de parrainage pour cinq autres responsables du parti : Guy Marius Sagna, Bassirou Diomaye Faye, El Malick Ndiaye, Birame Souley Diop et Abass Fall. « Nous devons rester dans le jeu politique », explique Ousseynou Ly, de la cellule communication du parti.
Ousmane Sonko, en prison notamment pour appel à l'insurrection, voit ses chances de pouvoir participer au scrutin de février 2024 s'amoindrir : il n'a pas pu récupérer ses fiches de parrainage, faute d'être inscrit sur les listes électorales selon les autorités. Il serait donc inéligible.
Sa défense conteste, argumentant qu'il n'a jamais reçu la notification de sa radiation liée à ces deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse dans le cadre du procès où il était accusé de viols. Selon Ousseynou Ly, un recours sera déposé lundi 2 octobre devant le tribunal de première instance de Ziguinchor, ville au sud du pays dirigée par le leader politique.
Garantir un filet de sécurité face au parti de Macky Sall
« Tant que toutes les voies de recours ne sont pas épuisées, nous n'avons pas d'autres candidats qu'Ousmane Sonko », explique Birame Souley Diop, président du groupe parlementaire de l'opposition Yewwi Askan Wi, qui a pourtant récupéré une fiche de parrainage.
Les cinq candidats à la candidature sont donc une sorte de filet de sécurité, même si la stratégie de récolte des parrainages n'a pas encore été dévoilée. « Nous ne ferons pas la même erreur que Khalifa Sall et Karim Wade en 2019 de ne pas présenter de candidat, car ce serait ouvrir un boulevard pour le parti du président Macky Sall », assure Amadou Ba, membre du cabinet d'Ousmane Sonko.