A 20h, sur les ondes de leurs médias respectifs privés, le Président sortant Andry Rajoelina d'un côté, et les candidats du collectif « des 11 » de l'autre, ont pris la parole pour attaquer le camp adverse. L'ex-chef d'État dénonce les demandes « insensées et déraisonnables » de ses adversaires ; le collectif déplore, lui, avoir « épuisé tous les recours » et confirme la manifestation sur la Place du 13 Mai ce lundi à 10h puisqu'aucun accord politique n'a été trouvé durant le week-end.
« On nous a trainés dans la boue », démarre le candidat Andry Rajoelina en préambule de sa déclaration télévisée, « et nous n'avons pas répondu. Mais quand on touche à la patrie, je ne peux rester silencieux » dit-il. « Nous n'avons plus besoin de crise. »
Ses adversaires estiment qu'avec sa naturalisation française, il aurait dû être disqualifié de la course à la présidentielle ; que la Commission électorale nationale indépendante et la Haute Cour constitutionnelle lui sont acquises et qu'elles doivent être dissoutes. Ces accusations, l'ex-président les balaie d'un revers de la main et dénonce la volonté de ses concurrents de cultiver une crise politique.
« Il n'y a pas de crise ici. C'est une crise créée de toute pièce. Si vous aimez la patrie, ne fomentez pas de troubles. Laissez la population exprimer son choix. Ce ne sont pas 10 ou 11 personnes qui vont l'empêcher d'exercer son droit. »
Au même moment, sur d'autres chaines de télévision privées, le collectif des 11 candidats affirme ne plus avoir d'autre choix que la manifestation dans la rue puisque tous les recours ont été épuisés. « Le moment est venu » disent-ils, de « remettre en place l'État de droit et le respect de la démocratie. Nous irons ensemble sur la Place du 13 Mai à partir de 10 heures » avant de souligner qu'il s'agira « d'une manifestation pacifique ».
De son côté, le préfet de police d'Antananarivo promet que « des mesures seront prises », face à ce projet de manifestation au coeur en plein coeur de la capitale, qui n'a reçu aucune autorisation.