Le capitaine Ibrahim Traoré a limogé le chef d'état-major de la gendarmerie nationale burkinabè, le lieutenant-colonel Evrard Somda, en poste depuis le 1er février 2022. Il a été remplacé ce mercredi par Koagri Natama. Un changement qui intervient alors que deux responsables de la gendarmerie sont soupçonnés d'être impliqués dans une tentative de déstabilisation.
Les Burkinabè ont appris sans surprise la nomination d'un nouveau chef d'état-major général de la gendarmerie. Ancien commandant de la gendarmerie de Kaya, le lieutenant-colonel Koagri Natama avait pris la tête de la première région de gendarmerie à la suite de l'attaque de Inata, qui avait fait 53 morts parmi les gendarmes en novembre 2021.
Issu de l'école des officiers de gendarmerie de Melun en France, il revient d'un stage d'état-major en Mauritanie. Il quitte son poste de conseiller, chargé des questions sécuritaires auprès du président de l'assemblée législative de transition qu'il occupait avant sa nomination.
Suspicion de coup d'État
Ce changement à la tête de la gendarmerie burkinabè intervient dans un contexte de suspicion de coup d'État. Quatre officiers des forces armées, dont le patron des unités d'élite et le commandant en second de l'unité spéciale d'intervention de la gendarmerie ont été mis aux arrêts pour tentative de déstabilisation des institutions.
Au cours d'une réunion en début de semaine, le lieutenant-colonel Evrard Somda, limogé par le président de la transition, demandait à ses hommes de rester « calme » et de laisser faire « la justice ». Mais selon nos informations, « ses hommes bouillonnaient » car ils le « soupçonnaient d'avoir livré ses collaborateurs ».
Plusieurs officiers ont été nommés également au niveau de la direction de la logistique et du matériel à l'état-major général des armées, à l'armée de terre et à la gendarmerie nationale.